Finance
RDC : 1 milliard USD attendu d’ici 2028 pour accélérer la transformation numérique

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) est en phase de réaliser un quatum leap de qualité dans son ambition numérique en signant, le 6 février 2025, un protocole d’accord avec la société indienne General Technologies India Private Limited.
Cet accord prévoit un investissement d’un milliard de dollars d’ici 2028 pour renforcer l’infrastructure numérique du pays, actuellement en désuétude.
Ce projet ambitieux inclut la construction de trois centres de données de pointe, l’extension des réseaux 3G et 4G, l’installation de 38.000 Km de fibre optique, ainsi que le développement d’une infrastructure satellitaire pour améliorer la connectivité des zones isolées.
Une stratégie d’attractivité des investissements
L’initiative s’inscrit dans la volonté du Gouvernement congolais d’attirer des investisseurs internationaux pour combler le retard numérique du pays.
Il sied de souligner que dès octobre 2024, le Ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, avait discuté du sujet avec l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn.
Lors de son discours à l’ONU en septembre 2024, le Président Félix Tshisekedi, avait déjà insisté sur la nécessité de partenariats multilatéraux pour accélérer la transformation numérique en Afrique.
Malgré des avancées notables, les défis restent immenses.
Selon l’ARPTC, au 30 juin 2024, la RDC comptait 59,7 millions d’abonnés au réseau de téléphonie mobile et 30,7 millions utilisateurs d’Internet mobile, pour une population estimée à 95,2 millions. Pourtant, 40 millions de congolais restent non connectés.
La couverture 3G n’atteint que 55 %, et 45 pour la 2G.
Un déficit numérique persistant
L’indice d’infrastructure télécoms attribué à la RDC par les Nations Unies en 2024 est de 0,1591 sur 1, un score bien inférieur à la moyenne régionale (0,3354 en Afrique centrale) et mondiale (0,6382).
Le pays se classe 179e sur 193 en matière de développement de l’e-gouvernement.
Cet investissement marque une avancée significative, mais les défis structurels persistent.
L’accessibilité financière des services, la qualité des infrastructures existantes et la gouvernance du secteur seront déterminantes pour garantir un impact réel.
La RDC devrait s’assurer que ces projets ne se limitent pas à des annonces, mais qu’ils se traduisent par une amélioration concrète de l’inclusion numérique.
L’histoire des investissements dans le numérique en RDC montre que les promesses ne suffisent pas : la mise en œuvre reste le véritable enjeu, soulignent les experts.
Flory Musiswa