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Afrique : le continent compte 169 chercheurs pour un million d’habitants suite à la fuite des cerveaux (étude)

La fuite des cerveaux indique le déplacement des travailleurs spécialisés ou très qualifiés d’un pays vers un autre, d’un continent vers un autre, selon le professeur Abdeslam Marfouk, maître de conférence à l’Université de Liège et collaborateur scientifique au centre d’études de l’ethnicité et des migrations (CEDEM).
Pour cet érudit d’origine marocaine, il s’agit des ingénieurs, des techniciens, des informaticiens, des spécialistes de la finance, des médecins et professionnels de santé, des études qui, de gré ou de force, quittent leur pays d’origine vers ce qu’il qualifie : « des terres promises » où ruissellent le lait et le miel de l’abondance.
En Afrique, les pays les plus affectés par la fuite des cerveaux sont de plus en plus des pays à faibles revenus : Cap-Vert (67% du personnel qualifié), Gambie (63%), Maurice (56%).
Pour l’ensemble de l’Afrique anglophone, dans le seul domaine médical, le coût de formation des étudiants qui émigrent s’élève à 1,5 milliards d’euros, alors que le gain pour les pays d’accueil qui n’ont pas formé ces compétences, se chiffre par exemple à 2 milliards d’euros pour le seul Royaume-Uni.
Près de 1,4 millions de chinois sont allés étudier et enseigner dans les universités à l’étranger, et seulement un quart d’entre eux sont rentrés une fois diplômés.
D’après Alain Perez, dans son article publié au journal « les Échos » de 2007, le pays de l’oncle Sam (États-Unis) employait déjà en 2003, dans ses universités, ses centres de recherche et ses entreprises High-tech, près de 3,35 millions de chercheurs et d’ingénieurs venus du monde entier dont les asiatiques qui étaient les plus nombreux (1,8 millions), devant les européens (632.000) et les sud-américains (179.000) sur les 21,6 millions que le pays disposait, en ce temps-là.
À ce jour, l’Afrique compte 169 chercheurs pour un million d’habitants contre 742 en Asie, 2.728 dans l’Union européenne et 4.654 en Amérique du nord. 3% de la population africaine est diplômée de l’enseignement supérieur.
Exil
Entre 1980 et 2000, la migration des diplômés de l’enseignement supérieur a augmenté de 123% en Afrique de l’Ouest contre 53% pour les non-qualifiés.
Répartition
48,3% des diplômés africains émigrés vivent en Europe, 31,8% aux États-Unis, 12,4% au Canada, 6,8% en Australie. Un émigré africain sur cinq est diplômé de l’enseignement supérieur en Europe ; plus de deux sur trois aux États-Unis.
Flory Musiswa/Stagiaire