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RDC : la Cour constitutionnelle au coeur d’une bataille au sein de la coalition au pouvoir !

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RDC : Procès Bukanga-Lonzo, la question d’interpréter les articles 162, 163 et 164 de la Constitution a déjà été tranchée par la Cour constitutionnelle (Avocats)

OPINION – Le lundi 19 octobre 2020, nos prélats catholiques comme à leurs habitudes ont à nouveau fait un réquisitoire froid : « Peuple congolais, ne nous laissons pas voler notre souveraineté ! Réveillons nous de notre sommeil pour un engagement citoyen. »

L’intitulé du message qui sonne comme une véritable invitation à l’action est une expression de ras-le-bol dictée, sans doute, par l’agacement de leurs fidèles face aux récurrents conflits entre le FCC-CACH.

Cette fois-ci, la souveraineté pour laquelle il faut se battre ce n’est pas vis-à-vis des impérialistes mais plutôt contre la coalition au pouvoir qui peine à mettre en œuvre les réformes électorales et qui fait de la Cour constitutionnelle une proie à conserver par l’un et/ou à reconquérir ou encore à libérer de l’emprise d’un camp politique par l’autre.

Dans la saga à plusieurs chapitres de ce ménage particulier, le conflit consécutif à la nomination de nouveaux juges semble être le plus grave. Jamais les deux alliés n’ont tiré autant l’élastique pourtant fragile qui le relie.

L’enjeu est de taille. Dans le système électoral congolais la Cour constitutionnelle est la clé de voûte. Elle est le point de départ et le point final du processus électoral.

En effet, c’est elle qui gère à la fois le contentieux de candidatures et le contentieux des résultats. Elle confirme le candidat aux élections et c’est elle qui confirme l’élection après scrutin.

Nombreux sont ceux qui se souviennent encore que c’est la même Cour qui, en 2018, a brisé définitivement le rêve des candidatures de plusieurs notamment Moise Katumbi et Adolphe Muzito en confirmant la décision de la CENI qui estimait que leurs candidatures étaient irrecevables alors qu’elle a permis à Samy Badibanga de rentrer dans la campagne.

La bataille vaut donc la peine d’être faite, en perspective des échéances électorales de 2023. La Haute Cour constitue un maillon essentiel dans la conservation et/ou la reconquête ou encore la conquête du pouvoir.

Peu sont ceux qui, dans l’opinion, pensent que le FCC se déploie que pour le respect de la Constitution. Elle ne veut surtout pas voir réduite son influence au sein de cette Cour, dernier rempart dans la perspective des combats futurs. C’est donc coup dur que lui assène son allié dans guerre larvée dans laquelle ils se livrent où le peuple ne semble pas trouver son compte.

Au nom du peuple, il ne faudrait pas déshabiller Saint Paul pour habiller Saint Pierre.

La proximité suspecte de la Cour constitutionnelle d’avant alternance avec l’ancien régime a fortement entamée la crédibilité de cette institution. Ceci décriée devrait servir de leçon à Félix-Antoine Tshisekedi. Car, le peuple, désireux d’une justice véritablement indépendante, entend trouver son compte.

En d’autres termes, si le salut du peuple demeure dans le respect de la loi suprême, la démarche du chef de l’Etat n’aura de sens que si elle permet à la Cour constitutionnelle de retrouver sa pleine indépendance, y compris vis-à-vis de lui-même et de son camp politique.

Il y aura sûrement un jeudi après la prestation de serment de ces juges mais personne ne peut prédire la vengeance que pourrait mijoter le Front commun pour le Congo (FCC). A-t-il capitulé ou concédé à cette bataille politique ? Les requêtes déposées par ses élus, sénateurs comme députés nationaux, semble être le point de départ d’une série d’actions.

Est-ce que le fameux « accord » qui tient les deux autorités morales survivra ? Le coordonnateur du FCC, qui n’a cessé de répéter que le FCC sera le dernier a quitter le train de la Coalition, a battu le rappel des troupes. Vont-ils franchir le rubicon ? Pour faire basculer la Coalition à une Cohabitation plus claire ? L’avenir nous dira.

Entre-temps le FCC qui a cru que le dépôt de ses requêtes pouvait, un temps suspendre la cérémonie de prestation de serment des juges a assisté désarmé à la prise de pouvoir de ce jour. Et même alors, comment cette Cour pouvait-elle statuer sur ses requêtes alors qu’elle est paralysée et ne peut donc pas régulièrement siéger avec un quorum de 7 juges tel que recommandé par la loi qui l’organise ?

Ce énième combat illustre bien la victoire des faucons de deux camps qui ont tous opté pour la confrontation. Le peuple congolais suffisamment mature sait apprécier qui oeuvre en faveur de ses intérêts.

A ce stade, Tshisekedi et Kabila semblent être les seuls à décider de l’avenir ou de croire encore que le deal (FCC-CACH) peut fonctionner. Au dessus-d’eux, il n’y a que Dieu qui peut, dans sa souveraineté de sonder les cœurs, nous en donner confirmation.

L’exhortation de nos chers prêtres demeure sans équivoque : « notre situation changera à partir du jour où ceux qui sont au pouvoir comprendront que pour y demeurer ou y accéder, ils doivent servir nos intérêts ».

C’est aussi cela le sens du « peuple d’abord » qui ne trouve pas son compte dans la bataille des extrémistes.

Symphorien LIKAMBO ILUNGA, analyste politique

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