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RDC : fonds Covid-19, de l’absence de distanciation physique d’avec l’argent au soupçon de contamination au virus « mégestion » !

« L’argent n’a pas d’odeur. » Même celui alloué à la lutte contre le coronavirus. A preuve, ces soupçons de malversation brandis par l’Inspection générale des finances (IGF) en rapport avec la gestion des fonds Covid-19.
Si les gestionnaires des millions de dollars enseignent matin, midi et soir l’observance des mesures barrières, il apparaît qu’ils ont du mal à respecter la distanciation physique d’avec les billets verts destinés à combattre la pandémie. Du moins, à en juger par le « j’accuse » de l’inspecteur général des finances.
Pour sûr, une énième affaire nous sera née dans les jours qui viennent. Une saga dont la trame est assise sur le proverbe selon lequel « le malheur des uns fait le bonheur des autres. »
Redoutée par le plus grand nombre, la Covid-19 serait devenue une source d’enrichissement pour une poignée de dirigeants qui capteraient les ressources mises à leur disposition pour combattre la pandémie. Cauchemar pour les uns, aubaine rêvée devenue réalité pour les autres.
Sale temps pour l’écrasante majorité des Congolais, haute saison pour les gestionnaires des fonds anti-corona. Grisaille sans la moindre éclaircie pour les malades et leurs proches, beau temps sur fond d’un ciel bleu avec plein soleil pour les « accrédités » à la caisse Covid-19. Une dualité qui n’est pas sans en rappeler d’autres.
Dans ce pays abonné à l’humanitaire, le business prospère sur le terreau de la misère des gens. Une réalité aussi triste que cynique qui parle plus particulièrement aux Congolais de l’Est du pays.
Que de millions de dollars tractés sans que la situation sur le terrain ne change vraiment. Le summum de ce cynisme, c’est quand la guerre devient un fonds de commerce. Le fameux « no war, no job » résume tout.
C’est le cas de ces conflits armés superposés dans la partie orientale de la RDC. Près d’un quart de siècle que cela dure ! Des milliards -de la MONUC muée en MONUSCO – mobilisés officiellement pour mettre fin à la guerre et aux guerres dans la guerre.
Pas besoin d’arpenter les montagnes de l’Est pour savoir que la stabilisation est encore loin de rimer avec la paix. Des groupes armés entretenus par tous pour qui la guerre est plus rentable que la paix continuent à entretenir le statu quo. Du pain béni aussi pour les états- majors des ONGS qui assurent à leur manière le service après-vente. La boucle est bouclée.
Cela dit, ne pèsent jusqu’ici que des soupçons sur les préposés aux fonds anti-Covid-19. Distanciation physique d’avec la présomption d’innocence oblige.
José NAWEJ, éditorialiste Forum des As
*Titre de Zoom Eco