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RDC : Budget électoral, où est le Plan de décaissement du Gouvernement ?
[EDITO] – Le Plan de décaissement du Budget électoral chiffré à 432 millions USD se fait attendre depuis le 30 Novembre 2017. Jusqu’à preuve du contraire, c’est le silence radio côté Gouvernement Tshibala. Bien que deux Ministres se soient prononcés, personne ne sait concrètement en combien de tranches ces fonds seront mis à la disposition de la CENI et en combien de mensualités ?
Le Porte-parole du Gouvernement a été le premier à donner de la voix sur cette question. Lors de son dernier point de presse de l’année 2017, Lambert Mende a annoncé que le Gouvernement allait débourser 60 millions USD en faveur de la CENI dès Janvier 2018. Cependant, il n’a dit quelle sera la suite de ces décaissements? Garderont – ils le même montant chaque mois? Est ce que cela permettra réellement à la CENI de faire face à ses obligations financières contraignantes en termes de délais? Aucune précision !
Le second du Gouvernement à évoquer la question, c’est le Ministre d’État, Ministre de l’Économie Nationale. Joseph Kapika, répondant aux questions de Christian Lusakueno ce mercredi 10 Janvier 2017 dans une interview exclusive à Top Congo FM, a affirmé que le Gouvernement va financer la CENI au rythme des rentrées des recettes dans les caisses de l’État. Cette réponse soulève un autre questionnement.
Est-ce que le Gouvernement dispose réellement du fameux Plan de décaissement indiquant clairement la manière dont les 432 millions USD, sans compter le solde de 70 millions USD comptant pour la clôture de l’enrôlement, seront mis à la disposition de la CENI ? Si oui, mais pourquoi il ne le met pas à la disposition de la CENI ni ne le rend pas public, transparence oblige, pour rassurer le peuple congolais de sa ferme volonté de mobiliser en toute souveraineté cet argent?
Une réalité indéniable. D’après les chiffres rendus publics par la Banque Centrale du Congo et exploités précédemment par Zoom Éco, la moyenne des recettes mensuelles de l’Etat étalées sur les 11 premiers mois de l’année 2017 ont avoisinées les 240 millions USD. Sur ce montant, près de 50% couvre les rémunérations, 21% les frais de fonctionnement, 13% les dépenses urgentes de l’État et 5% les dettes publiques.
Si déjà plus de 70% de ces recettes financent les rémunérations et le fonctionnement, il est important que le Gouvernement, s’il tient à financer les élections, réduise le train de vie des institutions qui excellent en dépassements budgétaires.
Aussi, doit-il œuvrer pour la maximisation des recettes de l’État par la lutte contre le coulage dans les régies financières, sans oublier la rationalisation des dépenses publiques. La mise en oeuvre des réformes attendues en 2018 devrait également contribuer à cette amélioration. Cela étant le gage de la création de la marge nécessaire des recettes pour pouvoir financer les élections sans sacrifier les rémunérations, le fonctionnement et d’autres charges publiques.
Oui, c’est possible avec un peu de volonté !
Eric TSHIKUMA | Zoom Eco