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Afrique

Afrique : en 2024, les réserves de change de l’UEMOA affichent une progression de plus de 40%

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Des réserves de change jugées encore fragiles, c’était l’un des derniers piliers que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) brandissait pour justifier le maintien de sa politique monétaire resserrée. En 2024, cet argument a perdu de sa crédibilité.

La Banque centrale a fait le plein, et pas qu’un peu.

À la faveur de la bonne tenue des recettes d’exportation qui ont gonflé les avoirs en devises (euros et dollars) et d’un coup de pouce venu des marchés de l’or, ses réserves ont grimpé à 13 514 milliards de francs CFA (soit 20,6 milliards d’euros ou 23,4 milliards de dollars), contre 9 490 milliards un an plus tôt. Une progression de 42 %, qui redonne de l’épaisseur à son coussin de sécurité.

Les spécialistes voient, derrière ce bond, une montée en puissance des dépôts en devises, de la valeur des lingots d’or – qui n’ont jamais autant brillé que l’année dernière –, et une position en droits de tirage spéciaux (DTS) auprès du FMI qui se renforce.

Il faudrait noter que c’est du côté des devises que la BCEAO a enregistré sa plus belle performance. Les avoirs en monnaies étrangères ont progressé de 48 %, passant de 5 761 à 8 540 milliards de francs CFA (près de 13 milliards d’euros). Une dynamique largement tirée par des placements en dollars américains – environ 4 454 milliards FCFA – sous forme de dépôts à court terme et d’investissements institutionnels, et en euros – 3 543 milliards FCFA – via un portefeuille obligataire orienté vers des titres souverains de la zone euro.

En d’autres termes, la BCEAO a intensifié ses relations avec la Banque des règlements internationaux (BRI) et le programme RAMP de la Banque mondiale, où elle a placé une part croissante de ses liquidités. Ces placements à court terme ont atteint 4.454 milliards FCFA (6,8 milliards d’euros), soit plus du double du montant observé en 2023. Et à l’inverse, le portefeuille obligataire est resté relativement stable, à 4.045 milliards FCFA, une prudence assumée dans un contexte de taux encore incertain.

« Cette consolidation des réserves s’est aussi appuyée sur un environnement extérieur plus favorable. En 2024, la balance des paiements courants de l’UEMOA a dégagé un excédent de 3 013,9 milliards FCFA (4,6 milliards d’euros), contre un déficit de plus de 3 500 milliards un an plus tôt. La hausse des prix de certaines matières premières stratégiques pour la région – cacao, huiles végétales, caoutchouc – a clairement pesé dans la balance. », affirment les experts de l’agence Ecofin.

Signalons que la valorisation de l’or représente un second levier. Le stock du métal précieux n’a pas changé – environ 1,52 million d’onces – mais voit sa valorisation progresser de 38 %, à 2 531,8 milliards FCFA (3,9 milliards d’euros), contre 1 831,7 milliards FCFA un an plus tôt. Cette hausse est directement liée à l’appréciation du cours de l’once sur les marchés internationaux, passé de 1,2 à 1,67 million de francs CFA. Ces plus-values latentes, bien qu’exclues du résultat net, viennent renforcer les fonds propres via le résultat global.

Enfin, la position en DTS s’est améliorée, pour atteindre 2.235 milliards FCFA (3,4 milliards d’euros), contre 1 697 milliards en 2023. Cette progression combine un effet de change favorable – le taux de conversion du DTS est passé de 799 à 823 FCFA – et une reconstitution partielle après les tirages effectués durant la période post-Covid.

Dans ce contexte, la BCEAO affiche également un résultat net qui a doublé, pour s’établir à 685,9 milliards FCFA (1,05 milliard d’euros), soutenu par une meilleure rentabilité de ses injections de liquidités.

Olivier KAFORO

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