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RDC : Après des déversements industriels à Lubumbashi, place aux réparations

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L’impunité environnementale n’a plus droit de cité.

Loin de sombrer dans une forme de courtoisie diplomatique, le Ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, a transmis ce message assez clair, ce lundi 29 décembre 2025 à Kinshasa, à une délégation du Groupe Dongfang International Mining (GDIM). Celle-ci était appelée à faire la lumière sur des déversements d’effluents industriels dans un quartier de Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, dans le sud-est de la République Démocratique du Congo.

Au cœur de l’échange, une ligne rouge rappelée sans détour par la Chancellerie : la loi prime, y compris pour les géants miniers.

« Le Ministre avait instruit le Procureur Général d’assurer que des enquêtes approfondies soient menées et que les responsables soient traduits en justice », a déclaré Donald Kabasele, avocat du GDIM, cité par le ministère. Une phrase lourde de sens dans un pays où l’exploitation minière, pilier de l’économie, a longtemps prospéré dans les angles morts de la régulation environnementale.

Face aux autorités, la société mise en cause a tenté de désamorcer la crise en présentant une série de mesures correctives, notamment des forages d’eau et la distribution d’eau potable aux communautés locales affectées. Un geste d’urgence, certes, mais qui, révèlent les experts, ne saurait suffire à effacer les interrogations sur l’impact réel des effluents rejetés, ni sur la prévention en amont. Car au-delà de l’incident, c’est une problématique structurelle qui resurgit : l’équilibre fragile entre attractivité minière et protection des populations.

Le Ministre Ngefa l’a d’ailleurs souligné, se disant « attentif à la résolution des problèmes et à la sécurité juridique pour le secteur minier », tout en appelant à un dialogue renforcé entre autorités et entreprises.

Traduction politique : rassurer les investisseurs sans sacrifier l’État de droit ni la santé publique.

Cette rencontre sonne comme un avertissement. Dans un Haut-Katanga miné par les tensions environnementales et sociales, chaque déversement devient un test de crédibilité pour l’État. La justice est désormais sommée de passer des déclarations aux actes.

Pour le Gouvernement, l’enjeu est double : démontrer que la RDC peut être à la fois une terre d’opportunités minières et un État capable de faire respecter ses propres règles.

Pour les entreprises, le temps des rustines communicationnelles semble compté.

Flory MUSISWA

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