RDC : des groupes chinois opposés dans la « bataille » pour le lithium de Manono

Alors qu’il était prévu que le chinois Zijin Mining débute l’exploitation du gisement de lithium de Manono en 2026, la propriété de ce projet fait aujourd’hui l’objet d’un litige avec l’australien AVZ.

Des sources renseignent que dans cette bataille des chinois pour les mines, AVZ peut compter, plus que jamais, sur le soutien d’une autre compagnie chinoise, en l’occurrence Suzhou CATH Energy Technologies.

Le mercredi 8 janvier 2025, AVZ a en effet annoncé l’obtention d’une facilité de 20 millions de dollars américains auprès de CATH pour financer certaines dépenses de l’entreprise.

Le nouvel accord conclu entre AVZ et CATH, consolidant un partenariat entre les deux parties en vigueur depuis 2021, intervient au lendemain d’un autre développement concernant Manono.

Des sources ont relayé, le 7 novembre 2024, des déclarations de l’entreprise dans un échange par e-mail. Déclarations selon lesquelles Zijin compte mettre en production le gisement de lithium en 2026. Ceci, malgré les contestations entourant le permis d’exploitation minière octroyé par les autorités congolaises.

En restant aux côtés d’AVZ, CATH compte sécuriser éventuellement 100 % de la production de lithium de Manono. La compagnie chinoise aura ainsi le droit d’acheter toute la production de Manono pendant cinq ans, ou jusqu’au remboursement des dépenses d’AVZ qu’elle aura facilitées.

Sous réserve de l’obtention des droits miniers sur Manono, CATH aurait par ailleurs la possibilité d’acquérir une participation indirecte de 30,5 % dans le projet en versant 259,25 millions USD à AVZ.

Signalons que dans son communiqué du 8 janvier 2025, AVZ n’a pas indiqué à quelle échéance elle espère reprendre le contrôle du projet Manono, et n’a pas non plus commenté les récents développements concernant la mise en production du gisement en 2026 par Zijin.

Il faudrait noter que la compagnie australienne a initié, depuis quelques années, différentes procédures judiciaires pour contester son éviction du projet Manono, mais l’issue de ces initiatives reste incertaine.

Quoi qu’il en soit, pensent d’autres analystes, l’intérêt des investisseurs, aussi bien chinois qu’occidentaux pour le projet Manono démontre le potentiel de ce gisement qui peut positionner la République Démocratique du Congo comme l’un des principaux producteurs de lithium en Afrique.

Selon une précédente estimation d’AVZ, le gisement de Manono hébergerait au moins 400 millions de tonnes de ressources minérales titrant 1,65 % de lithium.

Olivier KAFORO