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Finance

RDC : Près de 500 milliards de CDF levés sur le marché financier local

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Le marché financier domestique de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de gagner en profondeur et en crédibilité.

En toute fin d’année 2025, le Gouvernement congolais est parvenu à mobiliser 497,3 milliards de Francs congolais (CDF), soit environ 223,7 millions de dollars américains, à travers des émissions d’Obligations du Trésor libellées en monnaie nationale. Un niveau de mobilisation rarement atteint, qui illustre la confiance croissante des investisseurs dans les titres publics congolais.

Selon les données officielles du ministère des Finances, deux titres publics ont été mis en adjudication sur le marché financier local.

Le premier, d’un montant initial de 400 milliards de CDF, a permis de lever 393,225 milliards de CDF, correspondant à un taux de couverture de 98,31 %.

Ce titre a été assorti d’un taux d’intérêt annuel de 9,5 %, jugé suffisamment attractif pour susciter une forte participation des investisseurs institutionnels.

Le second instrument, également libellé en monnaie nationale, portait sur un montant initial de 100 milliards de CDF. L’opération s’est soldée par une mobilisation de 104,162 milliards de CDF, soit un taux de couverture de 104,16 %, traduisant une demande supérieure à l’offre. Pour ce titre à maturité courte de trois mois, le Trésor public a proposé un taux d’intérêt de 10 %, renforçant son attrait auprès des souscripteurs.

Cette performance s’inscrit dans une dynamique haussière plus large.

D’après le dernier rapport de conjoncture économique hebdomadaire publié par la Banque Centrale du Congo (BCC), l’encours global des titres publics s’élevait, au 17 décembre 2025, à 4.651,5 milliards de CDF, contre 4.586,7 milliards de CDF une semaine plus tôt.

Avec les nouvelles levées réalisées en fin d’année, cet encours devrait atteindre 5.148,8 milliards de CDF, soit l’équivalent de plus de 2,3 milliards de dollars américains.

L’évolution observée en 2025 s’inscrit dans un processus entamé depuis 2019, marqué par une structuration progressive du marché financier domestique. À cette période, les émissions de titres publics restaient limitées, tant en volume qu’en fréquence, et dépendaient largement des souscriptions de quelques banques commerciales.

La mise en œuvre de réformes budgétaires et financières, le renforcement de la coordination entre le ministère des Finances et la Banque centrale du Congo, ainsi que l’amélioration des mécanismes d’adjudication ont progressivement permis d’élargir la base des investisseurs.

Parallèlement, le choix stratégique de privilégier les émissions en monnaie nationale a contribué à réduire l’exposition du Trésor public au risque de change, tout en favorisant la dédollarisation partielle de l’économie.

Entre 2020 et 2023, malgré un contexte marqué par la pandémie de Covid-19 et des tensions économiques mondiales, le Gouvernement a maintenu un recours régulier au marché financier local pour le financement du budget. Cette constance a permis d’installer une certaine prévisibilité, élément clé pour la confiance des investisseurs.

Aujourd’hui, le marché financier domestique s’impose comme un levier stratégique de mobilisation des ressources internes, complémentaire aux financements extérieurs et aux appuis des partenaires internationaux.

La capacité du Trésor public à lever près de 500 milliards de CDF en une seule séquence d’émissions témoigne d’un changement d’échelle.

Si des défis subsistent notamment l’élargissement de la base des investisseurs non bancaires et l’allongement des maturités, les résultats enregistrés en 2025 confirment que le marché financier congolais est entré dans une phase de consolidation.

Cette évolution renforce la marge de manœuvre budgétaire de l’État et contribue, à terme, à la stabilité macroéconomique du pays.

Mitterrand MASAMUNA

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