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Adolphe Muzito : « la RDC peut mobiliser 30 à 40 milliards USD sur le marché l’international »
Le premier ministre honoraire, Adolphe Muzito croît en la capacité de la Rd Congo, pays, à mobiliser 30 à 40 milliards USD sur le marché international. Objectif : faire face à la crise sanitaire du Covid-19, soutenir son économie, appuyer sa balance des paiements et financer les infrastructures de base.
Dans sa 24ème tribune, ce leader de la Coalition Lamuka (opposition politique) part d’un postulat :
« Autant cette pandémie révèle la pauvreté, la vulnérabilité, la faillite des finances de l’Etat congolais et de ses provinces ainsi que la faiblesse de sa monnaie et de son système financier ; autant, cette crise donne à la Nation une opportunité de concevoir et de mettre en application un vrai Programme de construction et de développement du pays.»
Éligibilité à l’offre financière internationale
Pour Adolphe Muzito, la Rd Congo peut tirer de cette opportunité financière que lui offre la communauté internationale. Pour y parvenir, son Gouvernement devrait, propose-t- il :
– faire une requête sur les 14 milliards USD de la Banque mondiale pour le financement de l’économie en récession et le secteur sanitaire ainsi que le système de protection sociale ;
– formuler une autre requête de sollicitation des appuis à la balance des paiements et au Budget de l’État pour capter une part de décaissement sur les 50 milliards de dollars américains, destinés au financement d’urgence du FMI ;
– envisager la levée de 20 milliards de dollars américains sur le marché financier pour financer les infrastructures de base.
#Coronavirus : 2 500 milliards USD d'aide mondiale pour amortir le choc, quid de la part de la #RDC ? | Tribune @adolphemuzito @coalitionlamuka via @Zoom_eco https://t.co/zopQ3D06ib
— Zoom Eco (@Zoom_eco) April 5, 2020
Deux conditions déterminantes
Pour convaincre les bailleurs de fonds et la communauté internationale à appuyer la démarche ambitieuse de la Rd Congo, Adolphe Muzito est d’avis qu’il faille satisfaire à deux critères indispensables.
Primo. La qualité du Programme à présenter aux bailleurs des fonds mettant en exergue sa cohérence et son niveau d’intégration.
« La RDC doit disposer d’un Programme intégré et chiffré à présenter à la nation et à la communauté internationale qui reprend les actions à financer à court, à moyen et à long terme », a-t-il précisé.
Secundo. Les opportunités que la RDC pourra mettre sur la table pour attirer l’aide de la communauté financière internationale et les ressources des marchés financiers.
A ce sujet, Adolphe Muzito évoque : « le secteur public avec des entreprises publiques qui offrent la possibilité d’attirer les capitaux frais pour le pays ; le secteur minier et pétrolier disposant les actifs dont la certification et la titrisation peuvent permettre la mobilisation de plusieurs dizaines des milliards des dollars.»
A cela s’ajoute le faible niveau d’endettement de la RDC. Car, avec un PIB de 55 milliards USD, le pays a une dette publique extérieure de 3,5 milliards USD et un bon ratio en pourcentage de PIB de 6%. Le ratio du service de la dette étant inférieur à 15% (0,25%).
Programme de développement consensuel
Pour Adolphe Muzito, le Programme de construction et de développement de la Rd Congo devrait aligner comme objectif prioritaire la riposte contre la pandémie, le soutien à l’économie et au système de sécurité sociale.
En des termes clairs, ledit Programme doit avoir pour objectifs en moyen et long terme : (1) de sortir l’Etat de sa situation de cessation des payements, (2) d’engager un plan ambitieux de construction des infrastructures de base.
« La conception des toutes ces réformes et leur mise en application, nécessitent l’adhésion de toute la nation ainsi le consensus entre la minorité au pouvoir et la majorité populaire, représentée par LAMUKA», a insisté Adolphe Muzito.
Grâce à sa virginité financière et ses potentialités en ressources minérales, soutient-il, la Rd Congo a pleinement la capacité d’y parvenir.
Emilie MBOYO