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Monde: Le prix de l’argent explose en 2025, des perspectives incertaines pour 2026

Porté par un déficit structurel persistant sur la chaîne d’approvisionnement et par un contexte macroéconomique favorable, le marché de l’argent signe une année 2025 exceptionnelle. Le métal gris a largement surperformé l’or depuis le début de l’année et s’impose comme l’un des actifs les plus dynamiques du segment des métaux précieux.
Le vendredi 26 décembre 2025, le prix de l’argent a atteint un record historique de 74,8 dollars l’once. Depuis janvier 2025, il affiche une progression de 155 %, soit plus du double de celle de l’or, dont les gains s’élèvent à environ 72 %. Une envolée spectaculaire qui alimente les anticipations pour le début de l’année 2026, même si les analystes appellent à la prudence.
Selon Trading Economics, les cours de l’argent ont progressé de près de 40 % sur le seul mois de décembre, soutenus par la montée des tensions géopolitiques, les anticipations de baisses prolongées des taux d’intérêt aux États-Unis et la faiblesse du dollar. À cela s’ajoute un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande, qui continue de soutenir les prix.
Dans ce contexte, Kelvin Wong, analyste senior chez OANDA, estime que la dynamique haussière pourrait se prolonger au premier semestre 2026.
Interrogé par Reuters, il n’exclut pas un prix de l’argent atteignant 90 dollars l’once, porté par une combinaison de facteurs spéculatifs et macroéconomiques.
« La faible liquidité de fin d’année, la perspective de baisses de taux américaines, l’affaiblissement du dollar et l’intensification des risques géopolitiques poussent les métaux précieux vers de nouveaux sommets », souligne-t-il.
Tous les analystes ne partagent toutefois pas cet optimisme. Rhona O’Connell, analyste chez StoneX, estime que l’argent évolue déjà en zone de surachat, ce qui accroît le risque de correction à court terme. Elle anticipe ainsi une performance plus modérée du métal gris par rapport à l’or en 2026, à mesure que les excès de marché se résorberont.
Même prudence du côté de TD Securities. La banque canadienne anticipe un début d’année 2026 orienté à la baisse, en raison notamment d’une reconstitution significative des stocks à Londres. Un facteur susceptible de limiter le potentiel haussier lié aux tensions persistantes sur l’offre. Dans ce scénario, les analystes de TD tablent sur des prix autour de 45 dollars l’once.
Ces perspectives contrastées seront suivies de près par les producteurs d’argent, notamment en Afrique.
Le canadien Aya Gold & Silver prévoit ainsi une montée en puissance de sa mine de Zgounder, au Maroc, avec une production attendue de 6 millions d’onces en 2026, illustrant l’intérêt renouvelé pour le métal malgré un environnement de marché potentiellement plus volatil.
Olivier KAFORO






















