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RDC : BCNUDH note une hausse de 10% des violations des droits de l’homme en juillet 2020
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a enregistré une augmentation de 739 cas des violations des droits de l’homme commises sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo au mois de juillet, contre 670 cas documentés au mois de juin 2020.
Dans son rapport de juillet 2020, le BCNUDH a attribué la responsabilité de la hausse du nombre de violations des droits de l’homme aux deux protagonistes. Il s’agit d’une part, des militaires des Forces armées de la RD-Congo (FARDC), avec les exécutions extrajudiciaires de 55 personnes, dont au moins 11 femmes et deux enfants, soit 24%. Et d’autre part, des combattants de groupes armés, avec les exécutions sommaires de 248 personnes, dont au moins 34 femmes et 11 enfants, soit 59%.
Le BCNUDH rapporte que, plus de 94% des violations documentées en juillet 2020 ont été commises dans les provinces affectées par les conflits avec 695 violations, entrainant la mort d’au moins 294 civils, dont au moins 43 femmes et 13 enfants.
La province du Nord-Kivu demeure la plus affectée avec 383 violations, soit 55%. Elle est suivie de l’Ituri avec 95 violations, des trois provinces du Kasaï avec 81 violations, du Tanganyika avec 59 violations et du Sud-Kivu avec 51 violations.
Le BCNUDH mentionne que 30 femmes ont été victimes de violences sexuelles liées aux conflits, une diminution par rapport au mois précédent qui avait enregistré 52 victimes.
Dans les provinces non affectées par les conflits, le BCNUDH a documenté 44 violations des droits de l’homme. La province du Kongo Central occupe le haut de l’échelle avec 14 violations, le Haut-Katanga avec 13 violations, Kinshasa avec 11 violations, Lualaba avec 5 violations et le Haut-Lomami avec 1 cas de violation. Ces violations sont attribuées aux agents de la Police nationale congolaise (PNC), qui sont les principaux responsables à 57%, indique le rapport.
Quant aux violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales en lien avec l’espace démocratique en RD-Congo, le BCNUDH en a documenté 85. Les violations les plus rapportées concernent le droit à la liberté d’opinion et expression avec 22 violations et le droit à la liberté et la sécurité de la personne avec 17 violations. Les organisations de la société civile ont enregistré 36 victimes.
Pour le BCNUDH, toutes ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées dans le cadre de la lutte contre l’impunité.
Le bureau en veut pour preuve, la condamnation de cinq militaires des FARDC, deux agents de la PNC et 13 membres de groupes armés pour des violations des droits de l’homme sur toute l’étendue de la RDC en juillet 2020.
Julien MAO MAMPO