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RDC : … vous avez dit 2 000 dollars ?

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EDITO – Augmentation de 2 000 dollars américains, -même zimbabwéens- par député ? Verdict sans surprise : condamnation sans nuance avant même d’avoir instruit « l’affaire ». Ceux du jury populaire qui se sont donné la peine de le faire, c’est uniquement à charge. C’est dire…

Etonnant ? Pas du tout. Alors que l’écrasante majorité des Congolais en est réduit à la battue pour la survie quotidienne, apprendre que les élus démarchent pour une rallonge de 2 000 dollars aux émoluments ne saurait passer. A elle seule, cette augmentation représente dix fois voire plus le salaire d’un fonctionnaire !

Enième preuve grandeur nature du grand écart langagier du député rd congolais, toutes législatures confondues. Durant la campagne électorale, un seul leitmotiv : « se faire l’avocat du peuple, une fois élu ». Une fois dans les travées de l’Hémicycle, c’est le « moi d’abord » qui prime.

A la décharge des députés comme des sénateurs d’ailleurs, l’élu congolais tient lieu d’assistant social. Etre parlementaire en RDC ne se limite pas à plaider la cause de sa circonscription auprès de l’Exécutif.

Un député ou un sénateur est vu d’abord comme un mécène à très large spectre de son fief. Sa réélection dépend en grande partie de sa capacité à combler le vide en termes de sécurité sociale, laissé depuis fort longtemps par l’Etat. Un cas de maladie, de naissance, de deuil, de mariage, de catastrophe naturelle …dans la circonscription ? La base a les yeux rivés sur son élu.

Il n’est pas inhabituel de voir certains députés abréger leurs vacances parlementaires, eu égard aux charges sociales journalières. D’autres préfèrent carrément rester à Kinshasa et ne se rendre dans le fief que pour deux, trois jours quelques cartons de vivres et non vivres en bandoulière. Un petit tour dans le bled et puis s’en va. Les apparences sont sauves. Le rapport des vacances parlementaires faisant foi.

Des réalités à valeur de bémol au jugement « ultra sévère » de l’opinion. « Juger, disait André Malraux, c’est évidemment refuser de comprendre ».

Problème. Plutôt que de se complaire dans l’anesthésie officielle des congolais, les élus feraient mieux d’user de leur qualité d’autorité budgétaire pour renverser le vieux paradigme zaïro-congolais. Celui qui veut que les animateurs des institutions de l’Etat s’arrogent le gros du budget, assorti de moult avantages au détriment de la majorité silencieuse.

C’est justement parce que le gâteau n’est pas équitablement réparti que les députés ressentent le poids de demandes sociales. Eux qui, contrairement à d’autres hiérarques de la République- bien au frais dans leur tour d’ivoire- sont contraints de toucher le Congo d’en- bas. Difficile d’être heureux tout seul.

Plus radical, mais pas nécessairement excessif, le philosophe André Camus y allait encore fort : « il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul » 

José NAWEJ, éditorialiste Forum des As

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