Afrique
Afrique : 2,5 GW de nouvelles capacités solaires installées en 2024, le plus bas niveau en une décennie

L’Afrique a installé 2,5 gigawatts (GW) de nouvelles capacités solaires en 2024, marquant une baisse significative par rapport aux 3,7 GW de 2023, selon le rapport Africa Solar Outlook 2025 de l’Association africaine de l’industrie solaire (AFSIA). Ce chiffre, le plus bas depuis 2013, porte le total des capacités solaires installées sur le continent à 19,2 GW.
Suivant le document, il ressort que 29 pays africains ont ajouté des capacités solaires supérieures ou égales à 1 mégawatt (MW), avec seulement deux pays dépassant 100 MW, à savoir :
– Afrique du Sud : 1.235 MW (50% des nouvelles capacités);
– Égypte : 707 MW (29% du total), grâce à deux centrales à Kôm Ombo;
– Zambie : 74,78 MW;
– Nigeria : 63,47 MW;
– Angola : 53,8 MW.
La source renseigne que ces chiffres témoignent de la concentration des installations dans quelques pays, tandis que la majorité des nations africaines ajoutent entre 1 et 10 MW.
Une crise énergétique à l’origine de la transition
En Afrique du Sud, première du classement, la crise énergétique persistante liée à Eskom (société nationale de fourniture de l’énergie) a poussé les ménages et entreprises à investir massivement dans des solutions solaires hors réseau, illustrant une transition énergétique contrainte mais nécessaire.
Le solaire dans le mix électrique
L’énergie solaire représente désormais plus de 5% du mix électrique dans 21 pays africains, avec des taux records en République centrafricaine (43,1%), Mauritanie (20,7%) et Namibie (13,4%).
Ces performances soulignent l’impact croissant de cette énergie renouvelable sur l’approvisionnement énergétique du continent.
Des défis structurels freinent le développement
Pour les experts, malgré son potentiel photovoltaïque estimé à 60% des ressources mondiales, le continent africain peine à exploiter pleinement cette richesse.
La baisse des capacités installées en 2024 reflète des défis persistants : Manque de stratégies, financement insuffisant, faibles infrastructures, et dépendance à des projets ponctuels.
Des initiatives comme celles en Égypte et en Afrique du Sud montrent qu’avec un cadre politique clair et des investissements ciblés, le solaire peut devenir un levier stratégique pour pallier le déficit énergétique.
Avec seulement 2,5 GW installés en 2024, l’Afrique accuse un retard préoccupant dans la transition énergétique.
Toutefois, le dynamisme de certains pays démontre que des investissements accrus et des politiques cohérentes peuvent inverser cette tendance et transformer le solaire en moteur de croissance durable pour le continent.
Globalement, le continent semble être toujours en queue de peloton en ce qui concerne l’émergence de plusieurs projets de nature à doper la croissance économique.
Dans son récent rapport axé sur l’énergie, Brookings institution note que sur le front énergétique, le continent africain fait figure de mauvais élève avec seulement 43% de la population bénéficiant d’un accès fiable à l’électricité. Ce qui constitue une véritable entrave au développement économique du continent dans un contexte mondial dominé par l’adoption de nouvelles technologies, alliant créativité et transformation de plusieurs produits.
Flory Musiswa