Afrique
Afrique : le camerounais Albert Zeufack opte pour la présidence de la BAD

Albert Zeufack, surnommé « Monsieur Inga », et Représentant pays de la Banque mondiale pour l’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC) et Sao Tomé-et-Prince, affiche son intention de prendre les commandes de la Banque africaine de développement (BAD), succédant ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina dont le mandat prend fin le 31 août 2025.
RDC comme arsenal stratégique pour diriger la BAD
Pour diriger cette institution dont le premier président fût le soudanais Mamoun Beheiri, le camerounais Albert Zeufack s’appuie à la fois sur son immense expérience acquise chez les dragons asiatiques, ainsi que sur la République Démocratique du Congo, grâce notamment aux enjeux entourant le méga projet Inga dont les retombées économiques pourraient être senties dans toute l’Afrique.
« La RDC ressemble à un laboratoire de ce que je pourrais faire à l’échelle de l’Afrique. (…) La RDC combine toutes les difficultés que connaissent les pays d’Afrique. Faire des projets en RDC nous prépare à en faire partout en Afrique. », explique-t-il.
Inga, un levier stratégique pour répondre aux besoins énergétiques internes et régionaux
Depuis belle lurette, le camerounais Zeufack se bat, bec et ongles, pour la concrétisation du projet Inga, plus spécifiquement la phase Inga 3, évalué à 15 milliards de dollars, et qui constitue l’un des projets énergétiques les plus ambitieux du monde.
Pour les experts de la Banque mondiale, ledit projet a le potentiel de transformer la République Démocratique du Congo en un hub énergétique majeur en Afrique, en fournissant de l’énergie à grande échelle, non seulement pour les besoins internes du pays, mais aussi pour les besoins de la région.
Albert Zeufack devrait bénéficier des soutiens efficaces des autorités de la République Démocratique du Congo pour faire entendre la voix du pays conformément aux défis recensés sur place.
Le Cameroun reste aphone
Sans l’appui majeur de la République Démocratique du Congo, notent plusieurs sources, ce serait parfois difficile pour l’ancien étudiant de l’Université de Yaoundé de diriger la BAD. Car, a-t-on appris, bien que le pays ne soit pas d’accord avec la candidature unique du tchadien Mahamat Abbas Tolli proposée par la CEEAC pour diriger la BAD, le Cameroun n’a nullement intention de porter Albert Zeufack au devant de la scène.
Mission
Le nouveau Président de la Banque africaine de développement ( BAD) aura la mission de conduire la stratégie décennale (2024-2033) de la BAD axée sur l’accélération de la croissance verte et inclusive ainsi que la promotion d’économies prospères et résilientes sur le continent.
Implication de la République Démocratique du Congo (RDC), condition sine qua non pour des lendemains meilleurs
La République Démocratique du Congo a un intérêt de voir Albert Zeufack à la tête de la Banque africaine de développement grâce à son implication pour le décollage économique du pays.
Comme en témoigne les chiffres, depuis la nomination d’Albert Zeufack comme Directeur pays, le portefeuille d’investissements de la Banque mondiale en RDC s’élève actuellement à 7,3 milliards de dollars, avec la possibilité d’atteindre 9,5 milliards si les processus en cours aboutissent. Cela inclut 1 milliard pour l’appui budgétaire et 1 pour le projet Inga.
Flory Musiswa