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RDC : à travers Trafigura, Trade and Development Bank va financer des projets de cuivre et de cobalt dans le pays
À l’issue d’un accord conclu entre la société suisse oeuvrant dans les secteurs des mines sur le sol congolais, Trafigura et la banque de commerce et de développement d’Afrique orientale, le négociant suisse en matières premières, Trafigura annonce que l’institution financière va financer des projets de cuivre et de cobalt en République Démocratique du Congo (RDC).
Par l’entremise de Trafigura, l’institution financière agira en tant qu’arrangeur principal mandaté dans le cadre d’un prêt syndiqué de 600 millions de dollars avec d’autres banques au profit de la société congolaise Chemaf et sa maison mère basée à Dubaï, Shalina ressources.
En effet, ces fonds serviront essentiellement à achever la construction de la mine de cuivre-cobalt Mutoshi capable de livrer annuellement 48 000 tonnes cathodes de cuivre et 16 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt. Cette mine devrait être la troisième plus grande mine de cobalt au monde.
En outre, Chemaf utilisera également une partie du financement pour l’usine de traitement de la mine à Kolwezi, ainsi que pour agrandir la mise d’étoile et son usine de traitement associée de Lubumbashi.
Pour sa part, Michael Awori, PDG de la banque de commerce et de développement d’Afrique orientale et Australe (TDB), estime que cette collaboration participera au développement économique de la République Démocratique du Congo grâce notamment à la création de nouveaux emplois mais répond également aux besoins mondiaux en matière d’impératifs liés au changement climatique.
En rappel, le cobalt et le cuivre sont deux métaux essentiels à la transition énergétique, de par leur utilisation dans la production des véhicules électriques ou dans l’électrification en général.
Pour le cobalt, le 24 novembre 2018, les autorités congolaises l’ont déclaré substance minérale stratégique. Une décision, indique le décret, prise en raison de nombreuses applications de ce minerai : fabrication de réacteurs d’avions et autres types de turbines et des batteries (environ 10% du cobalt mondial sont utilisés dans la fabrication des batteries lithium-cobalt), des piles. Enfin, le monde des technologies de l’information et de la communication, des énergies renouvelables et du domaine militaire…
Selon l’actuel Code minier de la République Démocratique du Congo, peut être déclarée « substance stratégique » : « toute substance minérale qui, suivant la conjoncture économique internationale du moment, à l’appréciation du Gouvernement, présente un intérêt particulier au regard du caractère critique et du contexte géostratégique » (article 1er, point 48 quater) avec deux tiers de la production mondiale, la République Démocratique du Congo est la principale source de cobalt au monde.
Les réserves mondiales de cobalt situées en RDC sont évaluées entre 2,5 et 3,5 millions de tonnes et représenteraient 60 à 75% selon les nouvelles estimations.
Universellement considéré comme « minerai stratégique », le cobalt est notamment utilisé en métallurgie pour des produits très solides, la fabrication de batteries.