RDC : Le PAM a besoin de 67 millions USD pour poursuivre ses interventions

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies intensifie ses opérations d’urgence afin de venir en aide à plus de 210.000 personnes déplacées suite au conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), en particulier dans la province du Sud-Kivu. Ces populations figurent parmi les plus vulnérables et font face à une situation humanitaire critique.

Dans un communiqué publié le mardi 23 décembre 2025, le PAM indique que depuis le début des combats au mois de décembre, environ 500.000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer. Les conséquences sur les services de base sont dramatiques : les établissements de santé ont été pillés, les médicaments sont devenus introuvables et les écoles restent fermées.

Plus de 391.000 enfants sont aujourd’hui privés d’éducation, tandis que les communautés affectées manquent cruellement d’eau potable, de soins médicaux et de moyens de subsistance.

Bien que des réserves alimentaires aient déjà été prépositionnées dans les zones de conflit, le PAM avertit que ses capacités sont limitées sans financement supplémentaire.

L’organisation estime avoir besoin de 67 millions de dollars pour poursuivre son assistance vitale pendant une période de trois mois.

« Cette crise alimentaire risque de s’aggraver si des mesures urgentes ne sont pas prises », a déclaré Cynthia Jones, Directrice pays par intérim du PAM en RDC.

« Non seulement les personnes déplacées sont dans un besoin extrême, mais les familles d’accueil, déjà en situation d’insécurité alimentaire sévère, partagent leurs dernières réserves avec leurs voisins déplacés, ce qui les entraîne tous vers le désespoir absolu. », peut-on lire dans le communiqué.

Pour répondre à cette urgence, le PAM prévoit de soutenir les familles déplacées et les communautés d’accueil les plus vulnérables du Sud-Kivu à travers la distribution de kits de survie alimentaire. Ces kits comprennent des céréales, des légumineuses, de l’huile végétale, du sel iodé ainsi que des aliments spécialisés destinés à prévenir la malnutrition chez les jeunes enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.

La crise a également provoqué un afflux de réfugiés vers les pays voisins. Au Burundi, le PAM soutient actuellement 71.000 nouveaux arrivants en provenance de la RDC en leur fournissant des repas chauds dans les centres de transit. Au Rwanda, jusqu’à 1.000 personnes ont bénéficié de repas chauds et d’une assistance nutritionnelle. Des dépistages nutritionnels sont en cours et des aliments spécialisés sont distribués afin de prévenir la malnutrition.

« Sans aide d’urgence et sans financement supplémentaire, nous ne pourrons pas répondre à une crise qui est au bord de la catastrophe alimentaire », a de nouveau alerté Cynthia Jones.

Pour faire face à la situation immédiate, le PAM estime avoir besoin de 67 millions de dollars pour la RDC et de 12 millions de dollars pour le Burundi. Toutefois, cette crise survient alors que les opérations du PAM sont déjà fortement sous-financées.

Pour maintenir l’ensemble de ses programmes au cours des six prochains mois, l’organisation requiert 350 millions de dollars en RDC, 39 millions de dollars au Burundi et 17 millions de dollars au Rwanda.

Face à l’ampleur des besoins, le PAM appelle la communauté internationale à une mobilisation rapide afin d’éviter une catastrophe humanitaire majeure dans la région.

AGNES KAYEMBE