Afrique
Afrique : avec une production de 723.000 onces d’or en 2024, Loulo-Gounkoto détrône Kibali

Pour avoir produit 723.000 onces d’or en 2024, affichant ainsi une hausse d’environ 6% par rapport à 2023, le complexe minier de Loulo-Gounkoto (Mali) devient la première grande mine d’or en Afrique. Il devance le projet Kibali en République Démocratique du Congo (RDC) qui, lui, a produit 686.000 onces à la même année (en baisse de 10%). Les statistiques publiées le mercredi 12 février 2025 par Barrick qui détient des intérêts dans chacun des projets.
D’autres spécialistes estiment que depuis plusieurs années, Kibali a toujours devancé Loulo-Gounkoto en matière de production d’or. L’écart s’est progressivement réduit au fil des années.
Les spécialistes soutiennent qu’en 2024, le renversement s’est confirmé, surtout en raison de la sous-performance de Kibali.
« Au début de l’exercice, Barrick et son partenaire de coentreprise AngloGold Ashanti tablaient sur une production comprise entre 711.000 et 800.000 onces pour la mine congolaise. Pourtant, au terme des trois premiers trimestres de 2024, la mine n’avait produit que 509.000 onces, enregistrant une baisse de 8 % en glissement annuel. », renseigne une source.
Et d’ajouter : « Si les deux premiers trimestres ont vu une légère hausse de la production (à 350.000 onces, en progression de 4 % par rapport à 2023), le troisième trimestre a connu une chute de 28 %. Cette contre-performance, qu’AngloGold Ashanti attribue à des teneurs en or plus faibles, a pesé sur les résultats annuels. Malgré un léger rebond au quatrième trimestre, la performance combinée des deux derniers trimestres reste inférieure à celle de l’année précédente ».
Nombreux analystes pensent que l’avenir des deux mines présente des perspectives contrastées.
Pour Kibali, par exemple, Barrick prévoit un rebond en 2025, avec des objectifs de production estimés entre 688.000 et 755.000 onces. Entre temps, l’incertitude plane sur Loulo-Gounkoto, car la compagnie a annoncé l’exclusion de la mine de ses prévisions pour la nouvelle année, à cause du litige en cours avec le Gouvernement malien.
« En raison de la suspension temporaire des opérations à Loulo-Gounkoto, nous avons exclu Loulo-Gounkoto de nos prévisions pour 2025. Nous prévoyons de mettre à jour nos prévisions pour y inclure Loulo-Gounkoto lorsque nous aurons une meilleure visibilité sur le calendrier de reprise des opérations. », a annoncé la société à travers un communiqué. Ce qui pourrait redonner à Kibali son statut de plus grande mine d’or d’Afrique dès 2025, si les plans de la société pour régler les problèmes opérationnels portent leurs fruits.
Olivier KAFORO