Banques
Africa Cyber Trust 2024 : Seuls 109 centres de données sont opérationnels en Afrique

L’ouverture de l’Africa Cyber Trust, le mardi 10 décembre 2024 à Fleuve Congo Hôtel, a confirmé le fait que, malgré certaines vulnérabilités techniques, le secteur bancaire congolais reste globalement résilient face aux cyberattaques malveillantes.
Un secteur bancaire outillé pour la cyber-résilience
Intervenant dans un panel autour du thème « Cybercriminalité bancaire en RDC : défis et perspectives pour un secteur financier résilient », Valérie Kitombole, chef du département Sécurité et Systèmes d’Information chez BGFIBank, a fait savoir que les institutions bancaires congolaises disposent des mécanismes robustes pour sécuriser leurs opérations et protéger les comptes de leurs clients.
« Le secteur bancaire est relativement bien préparé en matière de cyber-résilience. Nous avons déployé diverses technologies telles que les antivirus, les mises à jour régulières des applications et des tests d’intrusion effectués par des experts. Ces audits permettent d’évaluer le niveau de sécurité de nos systèmes et de renforcer nos dispositifs grâce à des partenariats stratégiques. », a-t-elle affirmé.
La souveraineté numérique : un défi majeur pour la RDC
Dans un autre panel consacré à la souveraineté numérique, des experts ont révélé que la République Démocratique du Congo n’a pas encore acquis une autonomie technologique suffisante. Ils définissent la souveraineté numérique comme « la capacité d’un État à exercer un contrôle indépendant sur sa sphère numérique grâce à des capacités internes de détection, d’appréciation et d’action ».
Cette démarche, ont-ils précisé, ne vise pas à rejeter l’ouverture au monde, mais plutôt à garantir une autonomie stratégique et une liberté de choix dans les décisions technologiques nationales.
Un continent encore sous-connecté
Les chiffres illustrent l’ampleur du défi africain. Actuellement, seulement 50 % de la population africaine vit dans des zones couvertes par l’Internet 4G, sans pour autant disposer des ressources financières nécessaires pour y accéder.
En septembre 2023, sur un total de 5.065 centres de données en colocation à travers le monde, 80 % sont situés dans les pays développés, principalement en Amérique du Nord et en Europe. Seuls 963 se trouvent dans les pays en développement, principalement en Asie, et 127 dans des économies en transition.
L’Afrique ne compte que 109 centres de données, mettant en évidence le retard structurel du continent en matière d’infrastructure numérique.
Vers un écosystème numérique souverain et sécurisé
Ces constats soulignent l’urgence pour la RDC et l’ensemble du continent africain de renforcer leurs capacités numériques.
L’avenir de la résilience économique et de la compétitivité passe par une meilleure sécurisation des systèmes d’information et une souveraineté technologique accrue.
Flory Musiswa