Développement
RDC : le trafic des données mobiles a progressé de 9,25% au T2-2024 (rapport)

Le secteur des télécommunications en République Démocratique du Congo (RDC) continue d’afficher une dynamique de croissance.
Selon un rapport de l’Autorité de régulation de la poste et télécommunications du Congo (ARPTC), le trafic des données mobiles a enregistré une progression de 9,25% au cours du deuxième trimestre de l’année 2024.
Cette performance, bien qu’en deçà de celle du trimestre précédent, illustre l’impact des nouvelles stratégies commerciales des opérateurs, notamment la diversification des forfaits mixtes.
Les offres mixtes : un moteur de croissance
La montée en puissance des forfaits intégrant voix, SMS et données a contribué à rendre les services Over-The-Top (OTT) plus accessibles pour les utilisateurs.
WhatsApp, Facebook Messenger et autres plateformes de messagerie ont vu leur usage croître, porté par des prix plus compétitifs et des volumes de données mieux adaptés aux besoins locaux.
Cette accessibilité accrue a permis aux consommateurs de privilégier des solutions numériques pour les communications, au détriment des appels traditionnels.
Le rapport souligne également une hausse notable du trafic descendant, qui a bondi de près de 12%. Cela reflète une demande croissante pour des services en ligne tels que le streaming, l’éducation numérique et les solutions de travail à distance.
Toutefois, le roaming data sortant a légèrement reculé, probablement en raison de l’absence d’événements internationaux significatifs pendant cette période.
Un marché en mutation
La hausse de 9,25% du trafic de données mobiles met en lumière une transition vers une économie numérique en République Démocratique du Congo (RDC).
Cette croissance est le fruit d’une adoption accrue des services numériques et d’une meilleure connectivité des populations, mais elle révèle également des défis.
Les opérateurs doivent maintenir un équilibre entre la qualité du service et l’élargissement de l’accès, dans un pays où la fracture numérique reste marquée.
Numérisation du savoir : enjeu crucial face à l’intelligence artificielle
Ensuite, des universités congolaises devraient amorcer la numérisation des savoirs pour mieux consolider les acquis, et amorcer un quantum leap de qualité à l’échelle nationale, positionnant ainsi le pays comme étant un hub numérique continental.
Jugée judicieuse pour la compétitivité, cette mesure devrait être portée également par des étudiants congolais, en vue de démocratiser les savoirs.
Fort malheureusement, constatent des experts, les universités et les étudiants congolais demeurent concentrés sur un modèle d’enseignement archaïque, en queue de peloton surtout en termes des opportunités économiques.
Une stratégie en long terme : creuset d’un impact durable pour le roaming
La baisse du roaming data sortant, bien qu’anecdotique, pose la question de la durabilité de ces offres face aux fluctuations économiques et géopolitiques.
Les périodes festives et électorales, identifiées comme des moments clés de consommation, offrent des opportunités à court terme, mais nécessitent des stratégies adaptées pour un impact durable.
Quid de la numérisation de la citoyenneté
Plusieurs experts insistent également sur la numérisation de la citoyenneté, marquée par la rapidité administrative telles que : configuration carte SIM Blanche, enregistrement des identités, carte visa, votes lors des élections par des citoyens sans se déplacer de chez soi.
Ces derniers estiment que cela permettrait à la République Démocratique du Congo de demeurer attractive de manière numérique, mais également rapide par rapport aux enjeux socio-économiques axés sur les numériques.
La numérisation de la citoyenneté pourrait également permettre aux citoyens d’économiser les moyens de déplacement et quelques pourboires sollicités lors des opérations avec des agents parfois mafieux qui, en cas de la non réussite de l’opération, se dédouanent.
Flory Musiswa