Economie
RDC : l’Etat maintient son économie stable malgré le poids de la guerre

Face à une conjoncture marquée par le conflit armé dans l’Est du pays, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo affirme avoir pris toutes les dispositions pour maintenir la stabilité économique et protéger le pouvoir d’achat, malgré l’augmentation soutenue des dépenses publiques.
Lors d’un briefing de presse conjoint, tenu ce lundi à Kinshasa, Daniel Mukoko, Vice-Premier Ministre en charge de l’Économie, et Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement congolais, ont présenté les efforts déployés par les autorités du pays pour contenir les effets de la guerre sur l’économie.
« La Banque Centrale du Congo fait un effort extraordinaire pour soutenir le Franc congolais et maintenir la stabilité du taux de change, en intervenant sur le marché de manière régulière », a déclaré Daniel Mukoko, soulignant le rôle crucial joué par l’institution monétaire dans le maintien de l’équilibre macroéconomique.
Ce soutien s’inscrit dans un contexte de forte pression budgétaire, notamment en raison des dépenses militaires devenues incontournables.
« Du côté des finances publiques, les dépenses ont fortement augmenté parce qu’il faut financer la guerre, et le Gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour financer la guerre », a-t-il poursuivi.
D’après ce professeur d’économie, « il arrive que les recettes du mois ne couvrent pas les dépenses du mois, mais ce financement additionnel est effectué de manière saine, sans créer d’inflation ou d’instabilité sur le marché de change ».
Le briefing, basé sur le thème : « Évolution de la conjoncture économique et efforts déployés en temps de guerre pour la stabilité économique et la protection du pouvoir d’achat », visait à rassurer l’opinion sur la capacité de l’État à maîtriser la situation.
Selon plusieurs économistes, la stratégie du Gouvernement semble s’appuyer sur une discipline budgétaire stricte, combinée à des interventions ciblées de la Banque Centrale du Congo, pour éviter une dépréciation du Franc congolais. Toutefois, ces équilibres restent fragiles.
« Il faudra surveiller de près l’évolution des réserves de change et la pression sur le marché intérieur. Le moindre relâchement pourrait entraîner un emballement inflationniste. », prévient un économiste basé à Kinshasa.
Alors que les hostilités se poursuivent dans l’Est, la résilience de l’économie congolaise est soumise à rude épreuve. Le pari du Gouvernement : défendre à la fois la souveraineté monétaire et le pouvoir d’achat, sans sacrifier la stabilité macroéconomique.
Flory Musiswa






















