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RDC : L’incertitude politique freine la croissance, selon le FMI

L’incertitude politique en République démocratique du Congo freine la croissance économique nationale déjà frappée par la baisse des cours des matières premières, a estimé mercredi le Fonds monétaire international (FMI). C’est sur base des constats de son équipe qu’il entend préparer une lettre d’évaluation, requise par certaines d’institutions financières internationales qui envisagent d’apporter une aide financière à la RDC.
Dans son communiqué publié le 8 juin à l’issue d’une visite d’évaluation d’une de ses équipes au Congo, le FMI rappelle le fait que depuis le milieu de l’année 2015, la RDC a été frappée par des chocs négatifs dus essentiellement à la chute des cours de ses principaux produits d’exportation.
« En 2016, les difficultés de la conjoncture extérieure, associées aux incertitudes pesant sur la situation intérieure, ont continué d’impacter négativement la croissance économique, les finances publiques et la balance des paiements », indique le communiqué.
Cliché économique
Cinquième producteur mondial de cuivre et premier de cobalt (chiffres 2014), la RDC, pays parmi les moins développés et les plus corrompus au monde, a enregistré une forte croissance économique de 2010 à 2014, tirée par l’extraction minière.
Si la croissance a nettement fléchi sous le coup de la baisse des cours des matières premières en 2015 entraînée par le ralentissement économique de la Chine, les autorités ne tablent plus que sur une croissance à 6,6% pour 2016 dans un contexte où le gouvernement a revu en forte baisse (de 8 à 6 milliards USD) le budget de l’État, déjà étriqué. Aussi, prévoit – t – il, des mesures portant sur la mobilisation des ressources intérieures, le financement de dépenses propices à la croissance en recourant au marché de la dette intérieure et la rétention de la dépréciation de la monnaie.
« A terme, l’économie congolaise devrait rester soumise à des vents contraires, notamment la lenteur de la croissance dans les pays avancés et émergents, le durcissement de la situation financière internationale, et les incertitudes pesant sur la situation intérieure », a estimé le Fonds Monétaire International.
Incertitude politique
Le mandat du Président de la RDC s’achève en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter mais l’opposition accuse le pouvoir de tout faire pour rendre impossible la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année. En mai, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt autorisant le Chef de l’Etat congolais à se maintenir en fonctions au-delà du terme de son mandat si son successeur n’a pas été élu avant le 19 décembre prochain.
L’arrêt de la Cour Constitutionnelle étant inattaquable et opposable à tous, la présidentielle, censée avoir lieu cette année, apparaît dès lors compromise. Encore que la suite reste suspendue à non seulement la tenue mais aussi l’issue harmonieuse du dialogue politique dont les tractations continuent.
Pour rappel, le FMI a déploré par le passé que la forte croissance économique congolaise des dernières années n’ait pas été suffisamment mise à profit pour réduire les inégalités dans un pays dont l’immense majorité des 71 millions d’habitants se débat dans la grande pauvreté.
AFP / Zoom Eco
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