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États-Unis : l’administration Trump met en congé administratif 1.300 agents de la VOA

La décision est tombée le vendredi 14 mars 2025. Peu après l’adoption par le Congrès de la dernière loi de financement, Trump a demandé à son administration de réduire les fonctions de plusieurs agences au minimum requis par la loi. Ainsi, 1.300 personnels de la Voie de l’Amérique, VOA mis en congé administratif.
Parmi les agences concernées par cette mesure, l’Agence américaine des médias globaux (U.S Agency for Global Media, USAGM), une organisation gouvernementale financée par le budget, dont dépendent Voice of America, Radio Free Europe et Asia, ainsi que Radio Marti.
Cette décision a été prise par le milliardaire Elon Musk, à qui Donald Trump a confié une mission extra-gouvernementale chargée de sabrer dans les dépenses publiques. Ce dernier avait appelé à purement et simplement fermer les médias Voice of America (VOA) et Radio Free Europe, les jugeant inutiles, peu écoutés et coûteux, selon lui.
D’après la Maison Blanche, ces mesures garantissent que « les contribuables n’aient plus à payer pour la propagande radicale ».
Le Directeur de VOA, Michael Abramowitz, a fait savoir qu’il faisait partie des 1.300 membres du personnel congédiés.
« VOA a besoin d’une réforme réfléchie, et nous avons fait des progrès à cet égard. Mais la mesure d’aujourd’hui va empêcher la Voix de l’Amérique de mener à bien sa mission vitale. », a-t-il écrit sur Facebook, soulignant que les émissions de la radio, en 48 langues, touchent 360 millions de personnes chaque semaine dans le monde.
Une décision qualifiée plutôt de menace de la liberté de presse d’après Reporters sans frontières (RSF). Cette ONG internationale n’a pas manqué d’exprimer sa profonde préoccupation face à cette décision de l’administration Trump, une mesure qui menace la liberté de la presse à l’échelle mondiale et remet en cause 80 ans d’engagement des États-Unis en faveur de la libre circulation de l’information.
RSF appelle le Gouvernement américain à respecter immédiatement l’autonomie de VOA en tant qu’organisation de presse indépendante et à annuler cette décision.
Plusieurs autres ONG de défense de la liberté de la presse ont levé la voix pour dénoncer cette mesure. C’est le cas du Comité de protection des journalistes (CPJ).
« Il est scandaleux que la Maison Blanche cherche à vider de sa substance une agence financée par le Congrès qui soutient un journalisme indépendant remettant en question la parole de régimes autoritaires dans le monde entier », a réagi un responsable du Comité de protection des journalistes (CPJ) Carlos Martinez de la Serna.
Pour rappel, la VOA a été fondée en 1942. C’est l’un des réseaux de diffusion internationale financés par le Gouvernement fédéral des États-Unis. Il s’agit du plus grand et du plus ancien diffuseur international américain. VOA produit du contenu numérique, télévisé et radiophonique dans 47 langues à destination des audiences situées en dehors des frontières américaines.
Cette décision plonge 1.300 agents dans l’anxiété surtout des employés aux États-Unis qui craignent d’être expulsés si leur visa de travail n’est plus valide, a ajouté un employé de Radio Free Asia.
« Nous avons des reporters qui travaillent sous surveillance dans des pays autoritaires en Asie. Nous avons des employés aux États-Unis qui craignent d’être expulsés si leur visa de travail n’est plus valide. », a-t-il expliqué.
Nadine FULA