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RDC : finances publiques, le rythme inquiétant exige la « réduction drastique » du train de vie des institutions

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Dépenses exécutées en Février 2020 @Zoom eco

La situation des finances publiques observée les deux premiers mois de l’année 2020 suscite des inquiétudes. Nombreux sont ces économistes qui estiment qu’il est plus qu’urgent pour le Gouvernement de se donner plus de moyens de succès dans ses efforts de redressement. Dans ce lot, l’analyste Engunda Ikala préconise la « réduction drastique » du train de vie des institutions.

En effet, le train de vie des institutions dans ses composantes « rémunérations et de fonctionnement » pèse lourd sur les dépenses totales croissantes en cette période où les recettes publiques tendent à décroitre. Conséquence : le déficit se creuse davantage, les revenus des Bons du trésor ne parviennent pas à lisser totalement les soldes déficitaires et le financement monétaire revient au galop. 

Des analystes déplorent le fait que cette situation produise des effets contraires à qui était convenu, en termes d’engagements pris par le Gouvernement avec le FMI, dans le cadre de l’exécution du Programme de référence. 

Pour remédier à cette situation, Engunda Ikala estime qu’il existe plusieurs solutions dont la plupart est déjà envisagée par le Gouvernement. Il faut cependant commencer par la plus simple, celle de la réduction du train de vie des institutions politiques. 

« Les salaires et les avantages des élus, des membres du Gouvernement dont le nombre des ministres doit être réduit (remaniement), de la Présidence ainsi que la taille et le coût de fonctionnement de leurs cabinets. L’exemple doit venir d’en haut pour donner l’exemple et l’impulsion nécessaire à une grande mobilisation nationale pour faire plus de recette. Si nous continuons à cette allure, l’échec ne sera plus une prédiction mais une certitude. Ayons le courage de faire des reformes drastiques », a – t – il préconisé.

Déficit public Février 2020 @Zoom eco 2

A la lecture de la « Fiche synthétique de la situation des finances publiques du mois de février 2020 », Engunda Ikala note que les inquiétudes se confirment sur base des chiffres suivants :

• Les recettes publiques n’ont été que 260 millions USD tandis que les dépenses ont été de 364 millions USD pour le mois de février 2020. Ce qui est largement au-dessus des moyens publics ;

• Sur les 104 millions USD dépenses excédentaires (au-delà des dépenses), 68 millions USD ont été financées par les bons du trésor, c’est-à-dire de la dette publique du marché financier intérieur ;

• Les rémunérations et le fonctionnement représentent 77,9% des dépenses soient 283 millions USD. Donc, les régies financières (DGI, DGRAD et DGDA) n’ont même pas pu mobiliser assez d’argent pour couvrir les dépenses contraignantes (rémunérations et fonctionnement). « C’est extrêmement inquiétant sachant qu’un lot de millier d’enseignants (nouvelles unités) seront prise en charge dès avril prochain », soutient – il.

• Les investissements ne représentent que 2,5% des dépenses, soit un maigre 9,1 millions USD. Avec un tel niveau d’investissement public, affirme Engunda Ikala, toute ambition de développement est vouée à l’échec.

Taux USD utilisé pour l’analyse : 1 740CDF/USD.

A RE(LIRE) : les trois chiffres de l’exécution du Budget de l’Etat en février 2020

Autant des efforts de mobilisation des recettes pour l’atteinte des assignations budgétaires doivent être fournis, autant l’Exécutif national, en commençant par la Présidence de la République, doit consentir des sacrifices en renonçant à certains avantages des fonctions (et éventuellement, réduire les effectifs des institutions politiques) afin de soulager les dépenses publiques. 

En d’autres termes, si les assignations de mobilisation des recettes étaient atteintes et que les dépenses publiques étaient maitrisées et mieux reparties, les déficits successifs n’allaient non seulement pas s’évaluer dans les mêmes proportions actuelles mais surtout atteindre le niveau nul tant que le plan de trésorerie serait totalement en phase avec le plan d’engagements.

Emilie MBOYO

Sur le même sujet :

Engunda Ikala : « le Plan de trésorerie de l’Etat révèle la triste réalité de nos finances publiques »

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