Afrique
Afrique subsaharienne : malgré l’AGOA, les exportations de la région limitées à 8 milliards USD en 2024

Suite aux différentes tensions géologiques constatées ces derniers temps, la région subsaharienne, d’habitude considérée comme le bon élève, n’a pas su faire une bonne impression quant aux exportations des produits vers les États-Unis d’Amérique sous le régime de préférences commerciales African Growth and Opportunity Act (AGOA).
En effet, les exportations de la région se sont établies à 8 milliards de dollars en 2024, soit une décrue de 13% par rapport à 2023, révèle un rapport publié le vendredi 25 vendredi 2024, par le Congressional Research Service (CRS), l’Institut de recherche sur les politiques publiques du Congrès américain.
Intitulé « AGOA at Crossroads », le document renseigne que 5 pays ont absorbé près de 65% des exportations vers les États-Unis américains. Il s’agit, entre autres, de : L’Afrique du Sud (3,76 milliards de dollars), le Kenya (567 millions de dollars), Madagascar (345 millions de dollars), la République Démocratique du Congo (287 millions USD) et la Côte d’Ivoire (178 millions USD).
S’agissant des produits pétroliers bruts, il ressort que ces derniers ont contribué à hauteur de 2 milliards de dollars en 2024, soit 25% du total des exportations des pays éligibles au programme AGOA vers les États-Unis.
Comme à l’accoutumée, le Nigéria reste en tête des fournisseurs de pétrole brut aux américains en 2024, soit 1,6 milliards de dollars.
En parallèle, les exportations des produits non pétroliers vers les États-Unis se sont établis à 6 milliards de dollars.
Toujours au cours de la période sous analyse, d’autres segments ont contribué aux exportations vers les États-Unis :
– Les véhicules et les composants automobiles avec 2,4 milliards de dollars;
– Le textile-habillement avec 1,2 milliards de dollars;
– Les produits agricoles et alimentaires avec 949 millions de dollars;
– Les métaux de base avec 711 millions de dollars;
– Les produits chimiques avec 251 millions de dollars.
Cependant, les experts appellent les pays de la région à repenser leur modèle économique en misant sur la transformation locale des produits exportés, ainsi que l’industrialisation de plusieurs filières et segments économiques présentés aux États-Unis chaque année.
A en croire ces professionnels du secteur, cela aurait le mérite de déboucher sur la consolidation des plus-values en faveur des pays du continent.
Ces derniers estiment par contre qu’exporter des produits de manière brute, c’est exporter la richesse potentielle.
À titre illustratif, ils soutiennent que le coton ou le cacao, en l’état brut, lorsqu’ils sont exportés vers les États-Unis, ils sont peu rémunérateurs. Mais une fois transformés en textile ou en chocolat, leur valeur est multipliée.
Exemple : 1 tonne de fèves de cacao rapporte 2 000 USD, mais la même tonne transformée en chocolat peut générer 10 000 USD ou plus.
S’agissant de la transformation locale, ils estiment que celle-ci stimule l’industrialisation, clé de l’émergence. Elle permet de diversifier l’économie au-delà des exportations primaires, souvent soumises à la volatilité des prix internationaux.
Flory MUSISWA