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RDC : les USA envisagent de sanctions si Kabila se portait candidat à la présidentielle

Washington envisage la prise de nouvelles sanctions financières contre le régime du président Joseph Kabila si seulement ce dernier se portait candidat à la présidentielle 2018. D’après une source du gouvernement américain citée par Financial Times, le nom du président congolais sortant ne devrait pas figurer sur le bulletin de vote. D’où, la pression pour le dissuader de tenter de se maintenir au pouvoir.
En effet, pour l’administration Trump, il est impératif que les engagements pris dans le cadre de la Constitution soient respectés. Clairement, soutient la même source, cela signifie avoir un processus dans lequel Joseph Kabila n’est pas candidat à sa propre succession.
Dans les couloirs de l’administration américaine, d’aucuns croient que le chef de l’État congolais n’a pas exclu de se faire réélire le 23 décembre 2018. Ce, malgré les appels répétés des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne.
«Les Etats-Unis tentent de convaincre Kabila de partir d’ ici le 8 août», a déclaré l’un des interlocuteurs de FT, faisant référence à la date limite pour que les acteurs politiques déclarent leur candidature à la présidence. «Ils essaient de faire pression sur sa famille et ses finances.»
A Kinshasa, des signaux donnés par la mouvance au pouvoir, à travers le Font commun pour le Congo (FCC), donnent à croire que Joseph Kabila s’organise à aligner un dauphin. Ce qui confirme, pour certains, qu’il ne sera pas lui-même candidat à la magistrature suprême et que les américains tentent de forcer une porter ouverte dans un élan d’ingérence suspecte.
Le chef de l’Etat a été clair à ce sujet lors de son dernier discours sur l’état de la Nation : « Je me dois de rappeler, à ce sujet, que ce ne sont ni des accusations gratuites et infondées ni des pressions ou menaces inconsidérées, et encore moins des sanctions arbitraires et injustes qui nous détourneront de la voie que nous nous sommes pourtant tracée nous-mêmes, volontairement et librement. Le cap des troisièmes consultations électorales, fixées en décembre prochain, reste donc maintenu. Notre engagement à respecter la Constitution demeure lui aussi non équivoque« .
Qu’à cela ne tienne, d’autres analystes et observateurs attendent la clôture de l’opération de dépôt des candidatures ce 8 août 2018 afin d’être fixés définitivement.
D’après FT, au moins trois dossiers des membres de la famille présidentielle seraient en l’étude pour renforcer les sanctions du Trésor américain, lesquelles incluraient le gel des avoirs en vertu de la loi mondiale Magnitski, qui cible la corruption et les violations des droits humains.
«Nous sommes prêts à appliquer des sanctions à tout individu et/ou entité qui mine le processus démocratique ou menace la paix et la sécurité du pays», a déclaré le haut responsable de l’administration.
US ready to impose fresh sanctions on Democratic Republic Congo https://t.co/QxgznHmhvp
— Financial Times (@FT) August 5, 2018
Après deux mandats, soutient la même source, M. Kabila est constitutionnellement obligé de céder les commandes du pays à un nouveau président de la République élu.
Même si certains analystes à Washington et à Kinshasa le soupçonnent de demander à la cour constitutionnelle de décider que, malgré 17 ans de présidence, il n’a servi qu’un seul mandat et serait donc éligible pour un autre.
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