secteur privé
RDC : KoBold Metals dépose des demandes de permis de recherches auprès du CAMI

Le Directeur Général de la société américaine KoBold Metals, Benjamin Katabuka, a officiellement déposé, ce mercredi 23 juillet 2025, des demandes de permis de recherches auprès du Cadastre Minier en République Démocratique du Congo. Il s’est entretenu ensuite avec le Directeur Général Popol Mabolia Yenga.
Cette démarche intervient à la suite de l’accord de principe conclu avec le Gouvernement de la République Démocratique. Elle marque ainsi une étape significative dans le renforcement de la coopération stratégique entre la RDC et les États-Unis d’Amérique, se traduisant par des investissements américains.
Ces demandes de permis de recherches auprès du Cadastre Minier intervient après la signature d’un accord stratégique, le jeudi 17 juillet 2025, à Kinshasa entre le Gouvernement congolais et la start-up américaine KoBold Metals, spécialisée dans l’exploration, par intelligence artificielle, des métaux critiques du sous-sol.
Signé par le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, et le Directeur Général de Kobold Metals en RDC, Benjamin Katabuka, cet engagement comporte trois volets essentiels : la numérisation des données géologiques, l’exploitation minière via des technologies de pointe, et le développement d’un projet de lithium à Manono, dans la province du Tanganyika
Cette entreprise américaine a l’ambition de mettre la main sur le lithium de Manono, l’un des plus grands gisements au monde. Elle prévoit d’investir plus d’un milliard de dollars. Son PDG Kurt House a même déjà rencontré le Président congolais Félix Tshisekedi pour accélérer le processus.
Ledit accord porte essentiellement sur le développement du projet de lithium de Manono, dans la province du Tanganyika. Ce gisement est considéré comme l’un des plus grands encore inexploités au monde.
Le lithium est indispensable à la fabrication de batteries pour véhicules électriques, et le site pourrait, selon le Gouvernement congolais, devenir une « mine à grande échelle et de longue durée ».
Manono a une réserve de 132 millions de tonnes de lithium et une capacité de production de 4,5 millions de tonnes par an. Mais l’ambition de l’entreprise américaine KoBold Metals dépasse le seul site de Manono. La start-up américaine prévoit un programme d’exploration à « grande échelle » en RDC, à l’aide de technologies de pointe pour identifier d’autres gisements de minerais critiques, destinés à devenir des « mines de classe mondiale ».
Signalons que le gisement de lithium de Manono est bloqué depuis plusieurs années, en raison d’un conflit juridique sur les droits d’exploitation. Ce site, qui relève en principe de l’entreprise publique congolaise la Cominière, fait l’objet d’une bataille judiciaire entre la société australienne AVZ Minerals et la société chinoise Zijin Mining.
Initialement, AVZ détenait le permis de développement du projet. Mais en 2023, le ministère congolais des Mines l’a révoqué, parce qu’il estimait que le projet n’avançait pas assez vite. Les droits ont ensuite été attribués à une filiale de Zijin Mining, ce qui a poussé l’entreprise australienne à porter l’affaire devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements.
Dans ce contexte, la société KoBold Metals annonce s’engager, via ce nouvel accord, à résoudre ce litige pour que, à terme, le lithium de Manono soit acquis et développé entièrement par elle-même.
Nadine FULA