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RDC : sept principaux membres quittent le patronat « avec effet immédiat » !

Randgold, AngloGold Ashanti, Glencore, Ivanhoe Mines, China Molybdenum Co, Zijin Mining Group et MMG ont annoncé, ce jeudi 15 mars 2018, leur décision de quitter immédiatement la Fédération des entreprises du Congo (FEC). La chambre des mines du patronat congolais se voit ainsi réduite de sept principaux membres. Raison : défaillance avérée dans la défense de leurs intérêts. En clair, cette responsabilité d’échec est mise sur le dos du président du patronat, Albert Yuma Mulimbi.
C’est par un communiqué signé conjointement, d’après Jeune Afrique Economie & Finance, que les entreprises minières représentant 85% de la production de cuivre, de cobalt et de l’or de la RDC ont expliqué que la FEC, de qui dépend la chambre des mines, « ne représente pas leurs intérêts de manière adéquate ».
Secret de polichinelle dans le milieu d’opérateurs miniers, c’est le président du patronat, Albert Yuma Mulimbi qui est ciblé. Il fait l’objet des critiques acerbes du fait de sa double casquette de président du conseil d’administration de la Gécamines et de la Banque centrale du Congo qui fragilise sa position de défenseur attitré des intérêts des opérateurs économiques en RDC.
Avant d’être reçus par le chef de l’Etat le 7 mars dernier, le cartel de grands patrons, dont les sociétés se désolidarisent de la FEC, avait déjà déploré dans un courrier officiel l’incapacité de cette structure patronale à communiquer et à consolider de manière satisfaisante leurs souhaits durant le l’examen du Code minier.
Si rien n’a filtré à propos de la réponse de Joseph Kabila à leur préoccupation concernant la FEC, d’aucuns estiment qu’il s’agit d’un problème interne au patronat à régler entre les membres.
« Quitter la FEC est une erreur qu’ils viennent de commettre. Que vont – ils faire après ? Créer la leur structure patronale où ils se retrouveraient entre eux ? Il y a une Assemblée générale prévue en mai prochain. Ils auraient pu s’activer à la transformer en Assemblée générale élective pour faire partir Albert Yuma, puisque c’est lui leur cible. De toute façon, la FEC n’est pas là pour défendre aveuglement les intérêts de ses membres », a commenté un opérateur minier sous l’anonymat.
A question d’un journaliste à Indaba Mining 2018 celle de savoir s’il va démissionner ou continuer à occuper ses fonctions lorsqu’en tant que président de la FEC et président de la s’attaque à des entreprises minières, Albert Yuma a été formel :
« Le président de la FEC a été élu et réélu cinq fois. S’ils ne veulent pas me réélire, il n’y a pas de problème. L’Assemblée générale a lieu au mois de mai. Je n’ai jamais été candidat à l’élection à la FEC ».
En février dernier, Albert Yuma avait annoncé le lancement du processus de rééquilibrage des 12 joints-ventures actives dont le total des réserves cumulé va au-delà de 32 millions de tonnes de cuivre et près de 3 millions de tonnes de cobalt. Juste après, certaines de ces sociétés se sont vues signifiées une prochaine renégociation de leurs partenariats avec la Gécamines.
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Certains analystes sont d’avis que cette action des patrons de sept sociétés minières est une forme de pression sur le gouvernement et l’Etat congolais en cette période de concertation de 30 jours sur les préoccupations et propositions de l’industrie concernant le Code minier.
Si la liste officielle a été transmise au ministre des Mines conformément aux conclusions de la réunion du 7 mars dernier, précise le communiqué, ces « sociétés attendent à présent un rendez-vous pour convenir du programme de concertation avec le groupe de travail gouvernemental ».
Le Code minier, lui, a été promulgué le 9 mars 2018, soit 48 heures après l’ultime rencontre avec le président de la République.
JA/Zoom Eco