RDC : 52 nouveaux blocs pétroliers ouverts à l’exploration dans la Cuvette centrale

Le Ministre des Hydrocarbures de la République Démocratique du Congo (RDC), Aimé Molendo Sakombi, a annoncé, lors de la réunion du Conseil des Ministres tenue le 2 mai 2025, l’ouverture de 52 nouveaux blocs pétroliers à l’exploration dans le bassin sédimentaire de la Cuvette centrale.

Ce développement porte à 55 le nombre total de blocs ouverts dans cette région stratégique, dont trois situés à Mbandaka, Lokoro et Busira ont déjà été attribués à la société CoMiCo.

L’initiative marque une étape importante dans les efforts du Gouvernement congolais pour relancer l’amont pétrolier et attirer des investissements privés, tout en renforçant la transparence et la responsabilité environnementale.

D’après le Ministre des Hydrocarbures, le découpage actuel des blocs pétroliers a été réalisé en étroite collaboration avec le Ministère de l’Environnement durable.
Il repose sur une analyse technique rigoureuse des données disponibles, dans le respect des aires protégées et des écosystèmes sensibles.

Cette démarche vise à corriger les faiblesses relevées lors des précédents appels d’offres, en particulier ceux de 2022 et 2023, qui avaient suscité une vive opposition de la société civile et des organisations non gouvernementales environnementales.

En effet, ces précédents appels d’offres avaient concerné plus d’une vingtaine de blocs pétroliers répartis dans différentes régions du pays, y compris dans des zones proches de parcs nationaux et de réserves naturelles comme le parc des Virunga et la réserve de la Salonga.

Ces initiatives avaient alors déclenché une vaste mobilisation de la société civile congolaise et internationale.

Plusieurs plateformes citoyennes, telles que le Réseau pour la Conservation et la Réhabilitation des Écosystèmes Forestiers (Réseau CREF) et Greenpeace Afrique, avaient dénoncé une menace directe sur la biodiversité, le climat et les droits des communautés locales.

Face à ces préoccupations, le Gouvernement avait suspendu certaines procédures et promis de revoir sa stratégie.

La nouvelle approche adoptée pour le découpage de la Cuvette centrale semble répondre en partie à ces critiques, en tenant compte des préoccupations environnementales dans la définition des blocs ouverts à l’exploration.

Le Ministre des Hydrocarbures a, par ailleurs, souligné que des mesures ont été prises pour améliorer la gouvernance du secteur : renforcement de la transparence dans l’attribution des blocs, publication des contrats, consultation des communautés locales, et incitations fiscales pour les entreprises engagées dans des pratiques responsables.

Cette relance s’inscrit dans la vision stratégique du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), qui mise sur la valorisation du potentiel énergétique du pays comme levier de croissance et de diversification économique, tout en promouvant un équilibre entre développement et durabilité environnementale.

Les regards sont désormais tournés vers la mise en œuvre de ce nouveau découpage et les modalités d’attribution des blocs restants.

La société civile reste vigilante et appelle à un processus participatif et inclusif, afin que l’exploitation des ressources pétrolières ne se fasse ni au détriment de l’environnement, ni des populations locales.

Mitterrand MASAMUNA