Finance
RDC : le Sénat adopte la loi des finances rectificative 2025, avec un léger recul de 1,7 %

Le Sénat congolais a adopté, le vendredi 13 juin 2025, le projet de loi des finances rectificative pour l’exercice en cours, entérinant une baisse de 1,7 % par rapport à la loi initiale.
Le budget passe de 51.553 milliards CDF à 50.791 milliards CDF, soit une réduction de 861,7 milliards de Francs congolais.
Cette diminution, examinée en profondeur par la Commission ÉCOFIN, s’explique par des contraintes multiples, notamment la guerre d’agression à l’Est du pays qui freine la mobilisation des recettes fiscales. La réduction du train de vie des institutions et la réallocation budgétaire dans certains postes ont également pesé dans la balance.
Le texte rectifié, présenté en équilibre en recettes et en dépenses, comprend le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux. Sa révision a permis de corriger plusieurs déséquilibres constatés sur le texte initial adopté par l’Assemblée nationale.
Arbitrages budgétaires et ajustements fiscaux
Parmi les ajustements majeurs figure la clarification des compétences entre le ministère des Mines et celui du Portefeuille concernant la gestion des recettes issues des royalties minières. Ainsi, le Sénat a opté pour que le ministère du Portefeuille encadre la part des 50 % revenant aux entreprises du portefeuille de l’État, réintroduisant ces ressources comme recettes non fiscales.
Ce désaccord a conduit à l’adoption du texte en des termes différents de ceux de l’Assemblée nationale, justifiant la création d’une Commission mixte paritaire pour harmonisation.
Une dynamique de réalisme budgétaire
Du point de vue des analystes, cette loi rectificative traduit une volonté de recentrage budgétaire dans un contexte de pression sécuritaire et économique.
Le léger recul des prévisions traduit moins une crise qu’un réajustement pragmatique, dans l’optique de préserver les équilibres macroéconomiques.
Les efforts de rationalisation, combinés à des réformes structurelles comme l’adaptation de la loi sur le blanchiment des capitaux aux standards internationaux, renforcent la crédibilité de la RDC face aux partenaires techniques et financiers, estiment les experts.
Flory MUSISWA