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RDC : Taxe d’assainissement, Néhémie Mwilanya a écrit aux Ministres [EXCLUSIF]
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La lettre du Directeur du Cabinet du Chef de l’Etat, Néhémie Mwilanya Wilondja aux membres du Gouvernement Badibanga date du 23 Mars 2017. L’objet est clair : « Instruction ».
Elle enjoint donc la prise des dispositions utiles pour la mobilisation des ressources nécessaires en vue de la prise en charge de l’assainissement et de la protection de l’environnement dans la Ville de Kinshasa.
« Il a été décidé que la taxe d’assainissement soit insérée dans la structure des prix de produits plastiques ou conditionnés en emballages plastiques et son taux a été fixé à une hauteur de 8$ par unité de tarification », a écrit Néhémie Mwilanya.
Concrètement, l’insertion de ce taux aura sans nul doute un impact négatif sur les prix de consommation. Pour l’alléger, les huit dollars seront concédés par quatre services de l’Etat (la DGDA, l’OCC, l’OGEFREM et le FPI) à raison de l’équivalent en francs congolais de 2 dollars chacun.
Au regard de cette instruction qui fait suite, selon le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, aux recommandations issues des séances de travail tenues au Palais de la Nation au courant du mois de février 2017, 14 jours ont été accordés notamment à la Primature, à huit ministères et à la Ville de Kinshasa pour exécuter un certain nombre de taches.
Et ce, dans l’objectif de rendre opérationnel le mécanisme de mobilisation des ressources pour l’assainissement de la Ville de Kinshasa. Lesquelles ressources serviront, selon des sources anonymes, à financer notamment une entreprise brazzavilloise qui compterait déjà lancer ses activités à Kinshasa au mois de Mai prochain.
Si les 14 jours accordés au Gouvernement Badibanga ont expirés avant la démission de celui-ci, personne ne sait jusque-là si toutes les tâches ont été exécutées.
En attendant, dans les milieux des analystes avertis, cette lettre d’instruction du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat semble soulever les inquiétudes par rapport aux compétences lui reconnues.
L’Ordonnance n° 09/003 du 30 janvier 2009 portant organisation et fonctionnement du Cabinet du Président de la République dans son article 5 stipule : « Le Directeur de Cabinet assure la direction, l’organisation, la coordination et la surveillance de l’ensemble du Cabinet. Il ordonne les dépenses du Cabinet et surveille la comptabilité. Il assure la liaison entre le Cabinet et toutes les institutions de la République. Il édicte le Règlement Intérieur du Cabinet et exerce le pouvoir disciplinaire sur tous ses membres. Il statue par voie de Décision ».
Cependant, il y a lieu de reconnaître que la série de pluies diluviennes qui ont occasionné mort d’hommes et dégâts matériels importants, les rivières bondées des plastiques, les dépotoirs publics non évacués et tout leur corollaire de malheurs, … ont transformés « Kin la Belle » en véritable poubelle.
Si cette instruction de la Présidence de la République a l’avantage de mettre en place le mécanisme de mobilisation de fonds pour lutter contre l’insalubrité dans la capitale, il est impérieux que des mesures de contrôles et de suivi d’exécution soient définies. Encore faudrait – il veiller à la transparence dans la passation des marchés aux entreprises qui seront recrutées pour cette tâche.
En attendant de voir la suite qui y sera réservée par le nouveau Gouvernement, Kinshasa peut déjà avoir un brun d’espoir sur se revêtir de sa belle robe.
Zoom Eco