Economie
RDC : la communauté internationale condamne une agression rwandaise aux lourdes implications économiques

Lors d’une session d’urgence au Conseil de sécurité de l’ONU, ténue ce dimanche 27 janvier 2025, la Ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba Wagner, a vivement dénoncé ce qu’elle a qualifié de « stratégie systématique et coordonnée » menée par le Rwanda à travers son soutien aux terroristes du M23.
L’intensification des violences dans l’Est de la Républumique Démocratique du Congo (RDC), marquée par des attaques contre les civils et les forces de maintien de la paix, a suscité une réaction unanime des grandes puissances, mettant en lumière les implications géopolitiques et économiques de cette crise.
Une condamnation unanime
La Russie, par la voix de son représentant Vassili Nebenzia, a appelé à une cessation immédiate des hostilités, tout en soulignant l’impact néfaste de l’exploitation illégale des ressources naturelles sur la stabilité de la région.
De son côté, la Chine a insisté sur l’obligation de protéger les populations civiles, quels que soient les objectifs affichés par le M23.
Ces prises de position reflètent un consensus international rare contre les violences perpétrées en RDC et le soutien du Rwanda à ces actions terroristes aux conséquences incalculables sur les populations civiles.
Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge du maintien de la paix, a rappelé l’urgence d’une réponse ferme pour rétablir un climat propice aux efforts politiques. Il a exhorté le Conseil de sécurité à agir rapidement pour éviter une détérioration irréversible de la situation.
Les enjeux économiques d’une guerre aux multiples ramifications
Au-delà de la tragédie humanitaire, cette crise révèle des enjeux économiques stratégiques pour la RDC et, par extension, pour le monde entier.
L’Est du pays, épicentre des affrontements, regorge de ressources minières essentielles telles que le cobalt, le lithium et le coltan, indispensables à la transition technologique et énergétique mondiale.
La RDC, en tant que premier producteur mondial de cobalt, se trouve au cœur des chaînes d’approvisionnement nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicules électriques et autres technologies vertes.
L’instabilité dans cette région compromet l’accès à ces ressources et accentue la volatilité des marchés internationaux, en particulier dans un contexte où les puissances économiques cherchent à réduire leur dépendance à des approvisionnements non sécurisés.
Une stratégie à revisiter
Face à cette situation, les mesures proposées par la RDC au Conseil de sécurité revêtent une importance capitale. Parmi elles figurent l’imposition de sanctions ciblées contre les responsables rwandais, un embargo sur les minéraux étiquetés comme provenant du Rwanda et la révocation du statut du Rwanda en tant que contributeur aux missions de paix de l’ONU. Ces actions visent à perturber le réseau économique alimentant les groupes armés tout en renforçant la souveraineté de la RDC sur ses richesses naturelles.
Cette guerre n’est pas seulement une tragédie pour le peuple congolais ; elle constitue également une menace pour la stabilité des marchés mondiaux et les ambitions de transition énergétique des grandes puissances.
La lutte pour la paix en RDC est aussi une lutte pour un avenir économique durable, où les richesses minières servent au développement plutôt qu’à la destruction.
L’histoire, comme l’a souligné Thérèse Kayikwamba Wagner dans un discours poignant, se souviendra des décisions prises par la communauté internationale en ce moment critique.
Plus qu’un appel à l’action, cette session du Conseil de sécurité marque une opportunité pour le monde de choisir entre l’inaction complice et une solidarité active en faveur de la paix et du développement durable.
Flory Musiswa