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Finance

RCA : le FMI salue des progrès économiques fragiles malgré des tensions budgétaires persistantes

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Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par M. Albert Touna Mama, a achevé une mission à Bangui du 19 au 28 mars 2025 pour évaluer l’avancée du programme soutenu par la Facilité Élargie de Crédit (FEC).

Si des améliorations sont notées dans la sécurité et certaines réformes, les déséquilibres budgétaires restent criants : les recettes fiscales ne couvrent que 2 % du PIB, loin des 5 % d’avant la crise, malgré un timide retour des partenaires financiers depuis 2023.

Secteur énergétique : l’opacité persiste

Le prix des carburants, anormalement élevé, illustre les blocages structurels.

Les autorités ont promis un audit complet des coûts d’importation et des marges, visant à clarifier une chaîne d’approvisionnement jugée opaque. Cette mesure répond aux critiques sur la gestion du secteur où les pénuries récurrentes freinent la relance économique.

Croissance révisée, mais vulnérabilités en toile de fond

Le Fonds monétaire international relève légèrement ses prévisions : le PIB réel aurait progressé de 1,8 % en 2024, porté par la consommation de carburants et la résilience des télécommunications.

Pour 2025, une accélération à 2,9 % est anticipée, grâce à la levée de l’embargo sur les diamants (Kimberley Process), au déploiement de la 4G et aux travaux du Corridor 13, axe routier stratégique.

Cependant, ces projections sont assombries par :

– La suspension partielle de l’aide américaine;

– Un calendrier électoral tendu (élections locales et présidentielles en 2025-2026);

– Les dysfonctionnements chroniques du secteur énergétique.

Réformes en cours : une lueur d’espoir

Les efforts de modernisation incluent la digitalisation des régies financières et un plafonnement des exonérations fiscales exceptionnelles. Ces mesures, soutenues par le FMI, visent à élargir l’assiette fiscale, aujourd’hui dépendante à 50 % des ressources minières (diamants, or).

Un pays en quête de stabilité

La RCA, riche en ressources mais minée par des décennies de conflits, peine à concilier reconstruction et rigueur budgétaire.

Malgré un potentiel hydroélectrique de 525 TWh/an et un ensoleillement optimal pour le solaire, 90 % de la population n’a pas accès à l’électricité. Le retrait partiel des bailleurs en 2021, suite à des tensions géopolitiques (coopération avec la Russie), a aggravé la crise financière, rendant cruciale la relance des appuis internationaux.

Un équilibre précaire

Si la RCA affiche une timide reprise, sa marge de manœuvre reste étroite.

La réussite des réformes dépendra de la transparence accrue dans la gestion des ressources, d’élections apaisées et d’un retour massif des partenaires techniques.

Comme le souligne le FMI, « la consolidation des progrès nécessite une gouvernance inclusive et une priorisation des dépenses sociales ».

Flory Musiswa

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