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Adolphe Muzito : « Ils ont dilapidé les réserves de change (900 millions USD) »

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Adolphe Muzito : « Ils ont dilapidé les réserves de change (900 millions USD) »

De 1,6 milliard USD en 2011 à moins de 700 millions USD actuellement, les Gouvernements Matata, Badibanga et Tshibala ont « mangé » les réserves de change de la Banque Centrale du Congo sans pouvoir stabiliser la monnaie. C’est ce qu’estime Adolphe Muzito, Premier Ministre honoraire, de la gestion opaque de ses successeurs. Laquelle gestion a produit de résultats qui plombent les finances publiques de la RDC. Il l’a dit dans une interview exclusive accordée à Le Point Afrique.

« Le peuple lui-même peut en juger. C’est le gâchis. Ils ont dilapidé tout l’héritage que nous avons laissé au pays. Ils ont mangé les réserves de change. Ils ont laissé moins de 700 millions de dollars sur les comptes de la BCC, alors que nous avions laissé plus de 1,6 milliard de dollars à la fin de notre mandat. Ils ont été rattrapés par leur gestion opaque. Le pouvoir d’achat de la population a chuté de 40 % – une baisse de cette ampleur en si peu de temps n’a été enregistrée dans aucun autre pays du monde », a-t-il indiqué au journal français.

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Cette opacité dans la gestion ayant motivé le refus de travailler dans la transparence, sous le regard du FMI et de la Banque Mondiale, a également pour conséquence le fait que le Gouvernement actuel va terminer l’année 2017 avec un Budget de moins de 3 milliards de dollars.

Mapôn Badibanga

De gauche à droite, le PM Matata Ponyo et son successeur Samy Badibanga lors de la cérémonie de remise et reprise le 20/12/2016 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

A Adolphe Muzito de préciser : « À la suite de la chute ponctuelle des cours des produits de base, ils ont vu les recettes publiques diminuer… Ils ont utilisé les réserves accumulées dans la durée, sans stabiliser la monnaie. Ils n’ont pas pu avoir les appuis budgétaires du FMI ou de la Banque mondiale auxquels ils ont fermé la porte, au motif que la RDC allait aliéner sa souveraineté. Résultat, que font-ils ? Ils ne paient pas les salaires des entités territoriales et de 30 % des enseignants du primaire et du secondaire. Il y a des arriérés de salaires et d’émoluments pour les provinces et les ministres provinciaux, les institutions provinciales, etc. Les entreprises publiques ? N’en parlons même pas. Bref, l’État congolais est en faillite ».

Ce Premier Ministre honoraire constate, mort dans l’âme, que ses successeurs à la Primature aient voulu faire de l’État un marchand. Alors qu’ils s’étaient déjà lancé dans la mise en œuvre de l’option de le désengager des entreprises publiques et d’ouvrir leur capital au secteur privé pour rédynamiser l’économie nationale.

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Si cela était l’une de réformes entreprises sous le mandat du Palu à la Primature, il y a d’autres acquis réalisés mais qui n’ont pu être consolidés.

« Nous avons trouvé ce vaste pays, ce mini-continent, avec un budget de moins d’un milliard de dollars en 2006. Au bout de 5 ans, nous avons quadruplé le budget – on est passé à 3,2 milliards. Mais c’est toujours insuffisant, je le concède. Nous avons mobilisé les ressources dans le cadre d’un partenariat avec les Chinois – le FMI nous l’a accordé. Après l’annulation de notre dette, le FMI a estimé que nous pouvions nous endetter jusqu’à concurrence de 6 milliards de dollars, quitte à ce que ce soient des prêts concessionnels. Nous avions considérablement accru les ressources de l’État et les réserves de change. Nous avions trouvé 100 millions de dollars de réserves de change sur les comptes de la Banque centrale du Congo (BCC). Nous sommes passés de 100 millions à 1,6 milliard. Notre gouvernement a fait de nombreuses réalisations, mais nos successeurs n’ont pas continué sur la même lancée. On a engagé les réformes économiques et politiques dans le domaine de la décentralisation que nos successeurs ont abandonnées », a déploré Adolphe Muzito.

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